La tension est montée d’un cran ce week-end entre Vivendi et le fonds activiste P. Schoenfeld Asset Management (PSAM). Ce dernier réclame toujours 9 milliards d’euros pour réduire la décote de holding. Vivendi veut couper court à cette tentative de putsch avec une missive dans laquelle il met en garde très clairement le fonds américain contre tout tentative de déstabilisation.
Quand c’est non, c’est non !
PSAM avait annoncé lundi avoir déposé deux résolutions dont une, réclamant le versement de un dividende de 9 milliards d’euros, au lieu des 5,7 milliards prévus par Vivendi. En réponse, le groupe Vivendi avait confirmé mercredi qu'il demanderait à ses actionnaires de « voter contre ou s'abstenir ». Si le message n’avait pas été une première fois clair, le groupe de médias a rappelé dans une lettre envoyée vendredi « qu'une chaîne de télévision ne peut être détenue, directement ou indirectement, à plus de 20% par des personnes étrangères extracommunautaires. »
Le groupe de médias a même averti que si le PDG Peter Schoenfeld parvenait à réunir 20 % d’actionnaires non européens autour de ses résolutions, il « s’exposerait à de très graves préjudices ». La lettre évoque en particulier une « indemnisation conjointe et solidaire » qui pourrait atteindre « de 5 à 9 milliards d’euros ».
Menaces et intimidations
Le fonds activiste n’a pas tardé à réagir et dénonce une tentative d’intimidation. « Nous considérons cette attitude comme totalement inacceptable », et « nous nous demandons si vous tentez également d’intimider les autres actionnaires qui souhaitent soutenir nos résolutions ». Il y a donc de l’eau dans le gaz entre Vivendi et le fonds activiste qui détient 0,8 % du capital du groupe français. Une rencontre pourrait avoir lieu dans la deuxième semaine d’avril, à l’occasion du « roadshow » auprès des investisseurs américains précédant l’assemblée générale.