Vendredi 05 août

La nervosité des marchés financiers, alimentée par les crises de la dette grecque et américaine, exacerbée par la crainte d'une contagion aux pays les plus fragiles, empêche les investisseurs de prendre du recul par rapport à la réalité.

Certes, les perspectives quant à la croissance mondiale sont moroses et l'absence de facteurs de soutien clairement identifiés placent les marchés financiers sous pression, mais est-ce une raison suffisante pour brader à ce point le marché ? -13.6% en 10 jours, ça commence à faire beaucoup. Trop même. Il serait d’ailleurs dommage de vendre maintenant, alors que le marché teste ses plus bas. Pour ceux qui ont des positions, il ne reste plus qu’à faire le dos rond, et attendre que la tempête boursière passe, avant de saisir les opportunités qui se présenteront lors du rebond.

L’une des principales raisons de la chute des marchés par exemple, c’est le spectre d’une contagion de la crise souveraine à l'Italie. La troisième économie de la zone euro se retrouve dans l’œil du cyclone, luttant chaque jour contre la prophétie auto réalisatrice des marchés. Certes, à 120%, le niveau de dette est élevé, mais elle reste tout de même "soutenable" à la différence de la Grèce. C’est en tout cas ce qui ressort de l’étude de Moody’s qui estime que "le Trésor italien a une marge de manœuvre. Un grand nombre de titres ont une maturité longue, et même si les écarts de rendement se creusent, leur paiement est gérable ». De plus, la dette italienne frôle les 120 % depuis 1992. Le phénomène n’est pas nouveau, tandis que la croissance quant à elle est traditionnellement atone. Toujours inférieure à la moyenne de la zone euro, la croissance évolue entre 1 et 1,5 %, sans réelles perspectives de relance. L'économie italienne tourne au ralentit, certes mais elle a poursuivi son expansion au deuxième trimestre 2011, progressant de 0,3% par rapport aux trois premiers mois de l'année.

A ces éléments nationaux s'ajoute un contexte de crise de dette souveraine, et de spectre de contagion. Car la péninsule pèse à elle seule plus de deux fois plus que ces trois pays sauvés à ce jour. Le FESF ne suffira donc pas à soutenir l'Italie, à moins qu'il ne soit renfloué. José Manuel Barroso dans une lettre adressée la veille aux dirigeants européens, milite pour la réévaluation de tous les aspects du Fonds européen de stabilité financière. Une perspective à laquelle s'oppose l'Allemagne. Quant aux membres européens, ils ne seraient pas en mesure de réunir les montants nécessaires sans avoir recours aux marchés financiers.

Une chose est sure, les dirigeants européens ont pris conscience du rôle central joué par la crise souveraine et surtout de l’urgence d’agir pour rassurer les marchés. Olli Rehn commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, tiendra à ce titre une conférence de presse sur "les développements en cours dans la zone euro". Quant à Merkel et Sarkozy, ils doivent d’ailleurs se rencontrer aujourd’hui pour discuter des capacités de prêt du FESF. Un relèvement du fonds, actuellement doté d’une capacité de prêts de 440 milliards d’euros, pourrait soulager les marchés après l’échec de l’intervention la veille de la Banque centrale européenne. L’institution francfortoise, qui a annoncé de nouvelles mesures exceptionnelles d'octroi de liquidités et a acheté des emprunts d'Etat irlandais et portugais, dans l'optique d'apaiser les marchés et d'enrayer la crise de la dette souveraine avait finalement crée l’effet inverse. Aujourd’hui en revanche, les tensions sur le marché obligataire s’amenuisent. Les taux irlandais et Portugais se détendent sous l’effet de l’action de la BCE qui rachète de la dette portugaise et irlandaise par petites touches en privilégiant les obligations à maturité courte. Une action qui entraine la détente des taux avec des écarts de rendement entre les emprunts italiens à dix ans et les Bunds de même maturité qui se sont resserrés de 10 points de base à 379 points de base, tandis qu'ils se réduits de 23 points de base à 373 points de dette pour les emprunts espagnols par rapport aux Bunds 10 ans. Les écarts de rendement sur les emprunts portugais à deux ans par rapport aux Bunds de même maturité ont diminué de 62 points de base, à 1.245 points de base, et ceux sur les obligations irlandaises à deux ans ont baissé de 19 points de base, à 1.235 points.

La détente des taux est un premier signe positif qui témoigne d’une relative accalmie sur la crise souveraine. Surveillez les mouvements sur les valeurs refuges tels que l’or, le Gilt ou le T notes. Regardez également les cours du pétrole qui plongent sous l’effet de crainte d’une rechute de l’économie mondiale, (une baisse des cours qui va d’ailleurs dans un second temps soulager les dépenses des ménages). Lorsque les mouvements sur ces classes d’actifs changeront de sens, l’aversion au risque aura diminué, signe précurseur d’un inversement de tendance qui pourra laisser place à un rebond sur les marchés actions.

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