Il va faire beau ce week-end. Très beau. Et on va encore voir défiler dans les rues des couples qui se tiennent amoureusement par la main. Sans penser au lendemain. Ni à l'euro, ni au yen, ni au dollar, ni au CAC, ni au Nasdaq, ni aux emprunts d'Etat Européens, ni au krach, ni à la fin du monde !!!!!!!!
Non seulement il y a peu de femmes, très peu, dans les salles de marchés mais il y a peu de traders happily married. Un trader flambe à 25 ans. Il collectionne les femmes comme il collectionne les costumes, les montres, les voitures et les séjours dans les palaces. Il me faut un costume bleu, une montre or et argent, une voiture rouge (pas n'importe laquelle) et une femme blonde. C'est un kit complet. Le kit du golden boy, ambiance eighties.
A 30 ans, il continue mais il passe d'une voiture rouge à une voiture noire, d'un costume bleu à un costume gris et des blondes aux brunes. A 35 ans il est « fatigué, à quoi ça sert tout ça, pourquoi gagner des millions si on ne sait même pas le prénom de celle à côté de qui on se réveille le matin, ai-je vraiment besoin de 3 voitures dont deux décapotables alors qu'il pleut neuf mois sur douze, quelle trace vais-je laisser dans ce monde à part ma Rolex … » Des vraies questions existentielles. Et là il se marie, il a changé. Il veut prendre un nouveau virage. Avec une femme de tête. Il fait un enfant. Deux enfants. Quand l'aîné entre à la maternelle privée bilingue, c'est là que ça se gâte… « je m'empâte, je n'ai plus faim, je trade moins bien, je me suis embourgeoisé, je n'ai plus la haine » et là deux voies :
1. J'ai gagné assez d'argent. Je fais autre chose et je mène une vie normale
2. Je me refais une ligne de trade et donc je quitte ma famille. Pour en fonder une autre. Que je quitte pour en fonder une autre. Que je quitte pour ne plus jamais faire d'enfants et pour une femme deux fois plus jeune avec laquelle je signe un contrat de mariage en béton car j'en ai marre de payer trois pensions faramineuses.
On ne peut être un vrai trader et vivre comme dans un roman Harlequin… Il faut juste le savoir.