Les marchés continuent à imposer leur tempo sur la crise Européenne. Ils provoquent les crises mais pour la première fois, ils proposent une solution qu'ils veulent imposer à tout prix. Les euro obligations.
On en parle de plus en plus, est ce qu'on va vers l'émission d'euro obligations ?
C'est la seule alternative pour l'Europe. Au moins à court terme. Pour éviter une restructuration des dettes. Il faut dire qu'en fait ces euro obligations existent déjà. Ce sont les emprunts qui sont faits par le Fonds de Soutien Européen. On sait que le premier a été un succès énorme et qu'en plus il continue à attirer les investisseurs sur le marché secondaire. On sait que les Japonais en veulent et se disent prêts à prendre 20% de la prochaine émission. Les Européens vont essayer de contourner l'opposition politique des allemands contre les euro obligations en utilisant finalement le fonds de soutien.
Et pour cela il va donc falloir augmenter la taille du fonds
C'est tout le débat actuellement. En fait il s'agit de donner au fonds une taille suffisante pour qu'il puisse couvrir une éventuelle attaque contre l'Espagne et le calcul des partisans de cette augmentation de la taille du fonds, c'est que si les spéculateurs savent que le fonds a de quoi aider l'Espagne, ils n'oseront pas attaquer l'Espagne.
Et les opposants à cette solution font remarquer qu'il ne sert à rien d'augmenter la taille du fonds puisque pour l'instant les montants votés ont à peine été utilisés
Les Allemands, principaux opposants à l'augmentation de la taille du fonds de soutien, qui est une façon déguisée de lancer les euro obligations, préfèrent qu'on attende que l'argent du fonds ait été utilisé avant d'en augmenter sa taille. Ce qui veut dire tout de même continuer à agir a posteriori et de fait n'augmenter la taille du fonds qu'une fois que l'Espagne aura été attaquée. Il va y avoir une vraie bataille politique autour de ce sujet dans les semaines qui viennent. La bonne nouvelle c'est qu'on sait maintenant qu'on a une solution à court et moyen terme pour la crise européenne, c'est l'émission d'euro obligations à travers le fonds de soutien dont on augmenterait la taille, la mauvaise nouvelle c'est qu'il n'y a pas encore de consensus politique pour cette solution.