La demande de pétrole va diminuer, c'est ce qu'annonce l'Agence Internationale de l'Energie.
On a envie de dire "enfin" ou "ouf". Pour la première fois depuis prés de dix ans, la croissance de la consommation de pétrole pourrait ralentir. De 300,000 barils par jour, soit prêt d'un demi pour cent. Et un demi pour cent dans un marché à flux tendus comme celui que nous connaissons, c'est un vrai retournement. La cause de cette prévision est simple: le ralentissement économique mondial. A 4.1% de croissance, le monde sera moins glouton qu'à 4.8%. Il faut rappeler que les stocks mondiaux de pétrole sont au plus depuis décembre 2004. Une bouffée d'oxygéne, ou en l'occurence, de vapeur d'essence, sera la bienvenue.
Cela n'empêche pas le pétrole d'être trés largement encore au dessus de 90 dollars
Le marché reste nerveux. La spéculation a repris de plus belle notamment avec les tensions entre le Venezuela et les Etats Unis. MAis c'est surtout du côté de la Chine que tous les regards sont tournés afin de déterminer l'évolution des cours du pétrole. Si la Chine ne ralentit que modérément, comme le prévoient le FMI et la majorité des économistes, disons de 11.5% à un peu moins de 10%, le prix du pétrole peut rester élevé. Si en revanche, comme j'en suis persuadé, la croissance réelle de la Chine baisse brutalement, le prix du pétrole pourra retourner à un cours d'équilibre de 65 dollars.
En cas de menace de baisse des cours, l'OPEP pourrait réagir ?
C'est vrai. Elle menace, à chaque mini baisse du cours du pétrole, de réduire sa production. Mais elle ne pourra pas le faire. Les pays du Golfe savent qu'il faut que le prix du pétrole baisse pour ne pas provoquer de ralentissement mondial fort. Seuls le Venezuela et l'Iran militent pour une réduction de la production mais ils ont déséspérement besoin de pétrodollars et d'eurobarils pour maintenir leur emprise sur leurs populations. Pour la première fois depuis quelques mois, il y a une lueur d'espoir dans un ciel mondial pollué par le poison pétrolier.