L’inflation oppose les banques centrales.D’un coté les colombes, partisans du maintien d’une politique monétaire accommodante (taux bas et liquidités abondantes) afin de ne pas casser la reprise économique. Dudley, l’un des membres de la Fed nous explique que les perspectives inflationnistes sont stables à moyen terme, que l’inflation n’est que temporaire, essentiellement entrainée par la hausse des matières premières. L’inflation disparaitra dès que les cours des matières premières (du pétrole notamment) se tasseront. La FED n’a pas à agir, son rôle est de préserver la croissance.
De l’autre, les faucons, qui s’alarment de voir l’inflation dépasser la ligne rouge des 2% depuis plusieurs mois. Fed et BCE partagent pourtant le même constat sur ce qui nourrit l’inflation. Elle est tirée par la hausse des matières premières, mais les conséquences qu’ils en tirent diffèrent. Pour la BCE, ces risques inflationnistes sont orientés à la hausse, une forte vigilance est requise car ils peuvent créer des effets de second tour qui enclencheraient un cercle vicieux et auto alimenteraient l’inflation. D’ailleurs, la BCE s’inquiète de constater des pressions haussières sur les IPC en début de processus de production. D’autre part, la BCE, par la voix de Starck considère que « le maintien taux bas peut induire prise de risque excessive et l'argent facile ne peut pas régler les vraies causes de la crise » une allusion adressé à la FED.
Deux visions qui s’opposent car elles n’ont pas la même finalité. L’objectif de la Fed est de garantir le plein emploi et la croissance quand celui de la BCE est de maintenir la stabilité des prix.
Entre ces deux visions, on trouve la Banque Centrale d’Angleterre (BOE), ni faucon, ni colombe, qui préfère faire l’autruche et fermer les yeux sur l’inflation à mesure qu’elle constate la reprise économique marque le pas. Une situation également délicate qui peut s’avérer périlleuse.