Le parlement européen a voté l’encadrement des bonus bancaires à l’échelle des 27. Cette nouvelle directive, approuvée à une large majorité par 625 voix et 28 contre, entrera en vigueur à compter du 1er janvier. A partir de 2011, la rémunération variable sous forme de liquidité et versée par avance, sera plafonnée à 30% du bonus total et à 20% pour les montants les plus élevés. De plus, la rémunération variable totale sera différée d’au moins trois ans, et pourra être revue à la baisse si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Dans les détails, les rémunérations individuelles des dirigeants siégeant au conseil d’administration seront rendues publiques et ceux qui n’ont pas remboursé les aides d’Etat accordées lors de la crise financière ne pourront plus bénéficier d’une rémunération variable. Par ailleurs, au moins 50% de la part non différée de la rémunération variable devra être versée sous forme d'actions qui feront l'objet d'une période de rétention minimale. Toutefois, plus que l’encadrement des bonus en lui-même, il s’agit surtout d’envoyer un signal politique fort à l’opinion publique qui associe les bonus au faste et à la démesure de la finance. Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur, se félicite de l’adoption de la directive, même si c’est avant tout un message politique. "Ces règles ont pour objet de changer les mentalités et les pratiques en vigueur avant la crise et qui dans bien des cas ont conduit à des prises de risque excessives", Christine Lagarde, enfonce le clou et remet la taxe bancaire au première loge. A l’occasion des rencontres financières internationales, qui se déroulait mardi, la ministre de l’économie s’est voulue rassurante. Cette taxe bancaire serait déterminée en fonction du profil de risque des établissements bancaires. La directive européenne, et le projet de taxe bancaire n’ont pas eu d’impact boursier sur les valeurs bancaires. Les rumeurs de marché concernant les stress test des banques françaises ont joué le premier rôle. D’ailleurs, les banques ont fait la course en tête au sein de la place parisienne. Dexia a vu son cours s’envoler de 7,86%, Soc gen de 7,05%. Crédit agricole bondit de 6,65% et BNP prend 5,9%, signe que l’inquiétude n’est pas à l’ordre du jour lorsqu’il s’agit de régulation bancaire.