Etrange G7 ce week end à Tokyo, un G7 d'où il n'est rien sorti de concret.
ET on presque envie de rajouter...comme d'habitude. Le G7 de Tokyo avait pour but de rassurer les marchés. Il a exactement l'effet inverse. Ce sont des argentiers désemparés, inquiets voire paniqués qui sont apparus devant nous. Ils ont dressé un tableau quasi apocalyptique de la situation économique et surtout financière mondiale. En gros, si on les écoute, on n'a encore rien vu! Et la crise des subprimes n'est que la partie visible d'un iceberg bancaire menaçant. Le communiqué final avait des accents churchilliens : "Nous nous rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur". Même Paulson, l'éternel optimiste secrétaire au Trésor américain, a parlé de problémes sérieux et persistants pour les marchés financiers.
Pourquoi cet abattement soudain alors qu'on aurait pu s'attendre à un communiqué encourageant pense que le G7 panique et qu'il s'aperçoit qu'il ne contrôle plus les banques et le circuit financier. Les banques, et l'exemple de la Générale est caricatural, sont livrées à elles mêmes et nul ne sait vraiment ce qu'elles font et comment elles le font. Le G7 reconnait même son incapacité à identifier exactement l'étendue des pertes cachées des banques en lançant un appel aux banques qui frise le ridicule: "Soyez gentils messieurs les banquiers, dites nous la vérité, publiez vos pertes et aucun mal ne vous sera fait"
Le G7 demande aussi une meilleure lisibilité des comptes des banques et notamment du hors bilan
Depuis la relance de 2001, on a lancé la bride sur le cou de toutes les banques. On les a laissées faire ce qu'elles voulaient, quand elles voulaient, comme elles le voulaient. Résultat. 5 ans de croissance mondiale record. Mais derrière, un véritable désastre financier. On n'arrête pas facilement une machine folle lancée à toute vitesse. Le G7 a avoué ce week end sa totale incompétence. Il n'y a pas de pilote dans l'avion.