Inutiles. A l'heure de l'austérité, les G20 des ministres des finances et celui des chefs d'Etat du 11 Novembre auraient pu se tenir par visioconférence. On aurait probablement épargner quelques centaines de millions d'euros car il ne sortira rien de ces réunions. ET pour une fois, ce n'est pas uniquement de la faute des politiques.
Réunion aujourd'hui et demain des ministres des finances du G20 à Séoul
Et ils vont avoir du travail. Permettre au G20 des chefs d'état à Séoul d'aboutir à un consensus voire à un communiqué commun ne sera pas une mince affaire. On va parler guerre des changes et la date symbolique du 11 novembre n'aidera pas à signer l'armistice. Car non seulement, on l'a dit souvent, les intérêts sont totalement divergents. On ne va pas revenir sur les stratégies de dumping par la sous évaluation de la monnaie de la Chine et aujourd'hui des Etats-Unis. Mais il manquera au G20 les acteurs qui attisent le plus la guerre des changes que le G2: les investisseurs et les marchés financiers. Car une des composantes majeures actuelles et peut être la plus déstabilisante de la guerre des monnaies c'est la ruée quasi hystérique des investisseurs sur les pays émergents.
Des investissements que les pays concernés tentent de freiner
Sans succés. Tant les montants en jeu sont colossaux. On connait les arguments en faveur des pays émergents et la plupart sont indiscutables. Mais nous sommes ici dans une situation malheureusement habituelle d'hystérie collective. Et le G20, même s'il le voulait, n'y peut rien.
Un échec éventuel du G20 ne serait pas du uniquement à l'individualisme et au protectionnisme grandissant
Pas uniquement. Certes la Chine sera au banc des accusés et elle le mérite. Les Etats-Unis ne sont pas encore pointés du doigt mais ils sont aussi coupables que la Chine. L'Europe se pose en victime mais ne présente même pas un front uni. Non. Le vrai problème aujourd'hui c'est de tempérer les ardeurs des investisseurs pour les monnaies et les bourses des pays émergents. Et là c'est mission impossible. Pour que ce délire cesse, il faut un accident et le G20 ne peut rien faire d'autre qu'observer. Une réévaluation du yuan, même de 10%, ce qui est impensable ne changerait rien. La guerre des monnaies a été déclenchée par quelques pays mais aujourd'hui les forces en présence ne sont plus politiques, elles sont purement financières.