Soyons honnêtes. Même ceux qui comme nous pensaient que la perte du Triple A Français et les autres dégradations de notes par Standard and Poor"s étaient déjà intégrés dans les cours, n'imaginaient pas qu'on aurait un plus haut sur le CAC, un euro à 1.2850 et des indices américains au plus haut depuis Juillet, avant la crise de l'été.
Revenons sur la performance des marchés cette semaine: on craignait une déroute après les dégradations de Standard and Poor"s et on a eu une belle progression
MF: Rien n'est gagné. Nous ne sommes pas à l'abri de nouvelles secousses, mais on sent une volonté du marché de se focaliser plus sur les bonnes nouvelles que sur les mauvaises.
Et les bonnes nouvelles viennent des Etats-Unis et de Chine
Peut-être qu'on va enfin oublier l'Europe pendant quelques semaines. Il faut dire que cela fait prés d'un an que le moindre évènement en Europe, la moindre mauvaise nouvelle, la moindre déclaration alarmante d'un officiel allemand ou d'un membre de la Banque Centrale Européenne faisait plonger les marchés et l'euro. Il y a peut-être un effet lassitude. Et également un effet excès de pessimisme. Le jour où les investisseurs ont prêté à l'Etat Allemand de l'argent à trois mois à un taux négatif, ils se sont peut-être rendus compte qu'ils étaient allés un peu dans leur scénario apocalyptique. En même temps la croissance Américaine donne des signes positifs chaque jour et la Chine elle se retrouve dans l'obligation de relancer sa machine avec une politique monétaire plus laxiste.
On ne peut quand même pas parler de sortie de crise
On est loin d'une sortie de crise. Mais les marchés ont besoin de respiration. Ils ont besoin de reprendre leur souffle. Ils vont aussi évaluer la situation réelle de l'Europe. Elle n'est pas bonne, mais l'euro est toujours là et il tient et la Grèce, qui a été le déclencheur de la crise, va parvenir à un accord avec ses créanciers. Ce sera au moins une opportunité de prendre le temps de réfléchir et de sortir un peu l'argent de sous les matelas. Car la réalité c'est qu'il y a beaucoup de liquidités, à commencer par les 500 milliards d'euros que les banques européennes planquent à la BCE. Et cet argent, il faudra bien l'investir quelque part.