Mauvaise journée pour la banque Suisse UBS avec des pertes records et une chute de plus de 8% en bourse.
Le cas UBS est intéressant car il est une illustration parfaite de la crise financière et de ses conséquences. Voici une banque suisse, respectée, véhiculant depuis des décennies une image de sécurité, voire de conservatisme. Une banque qui profite pleinement du boom mondial de la gestion privée. Une banque qui avait tous les atouts en main et qui dérape. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle voit autour d'elles les autres banques, notamment américaines, qui gagnent des fortunes sur le trading de produits sophistiqués et sur le marché immobilier américain. C'est le syndrome du "me too", du moi aussi je peux le faire. Au lieu de regarder dans sa propre assiette déjà bien remplie, elle envie ses voisins. Résultats: un cours qui s'effondre et une année 2007 que les dirigeants de la banque qualifie d'une des pires dans l'histoire de la banque.
Autre élément intéressant. UBS a joué hier la carte de la transparence en dévoilant l'étendue de ses risques.
Elle a suivi les préconisations du G7. Dire la vérité sur ses risques. Il faut rappeler qu'il y a encore quelques mois, UBS évaluait son risque de perte sur les subprimes à 1 milliards d'euros, on en est aujourd'hui à prés de 25 milliards. Et l'opération vérité d'hier n'a pas eu l'effet escompté. Les investisseurs anticipent que le pire est encore à venir.
Est ce que cela ne risque pas de dissuader les banques de révéler l'étendue de leurs risques?
Il est certain qu'avec ce qui s'est passé pour UBS hier, elles vont y réfléchir à deux fois. Mais elles n'ont plus le choix. Plus personne ne leur fait confiance. Elles vont donc devoir se livrer toutes à une opération livres ouverts. Une opération qui va révéler l'étendue des risques qu'elles ont pris dans les deux derniers années. Une opération qui va illustrer à quel point la cupidité et l'envie sont vraiment les pêchés capitaux du capitalisme.