Stupeur et tremblements sur les places financières mondiales qui clôturent en très forte baisse après la décision du Premier ministre grec Georges Papandréou de soumettre à referendum le plan de réduction de la dette qui avait été avalisé la semaine dernière au cours d’un sommet marathon.
Cette décision unilatérale a crée la stupeur, déclenchant un vent de panique en Europe. Paris chute de 5.38%, et casse le seuil des 3100 points pour se négocier à 3068 points. Le CAC abandonne 174 points dans des volumes étoffés notamment pour un jour férié avec 4.7 milliards. Idem à Francfort qui s’effondre de 5.03%, l’euro stoxx plonge de 5.3% Londres -2.3 %. Milan est littéralement en chute libre. Entrainé par son secteur bancaire l’indice plonge de 7% idem pour Athènes qui après avoir perdu plus de 6% la veille s’enfonce encore 6.92%.
L’angoisse est donc de retour alors que la confiance dans la capacité de la zone euro à résoudre la crise souveraine est à nouveau ébranlée. Une nouvelle incertitude qui menace directement la stabilité de la zone euro, car un 'non' des Grecs mènerait droit au défaut de payement, déclencherait les CDS dont les conséquences seraient dévastatrices, et anéantirait la crédibilité des européens quant à leur capacité de mettre un terme au spectre d’une contagion.
L’enjeu est de taille, en témoigne la fébrilité des places financières. En Europe, les réactions des leaders politiques ne se font pas faites attendre. La France et l'Allemagne au cours d’une conférence téléphonique se sont déclarées déterminés à mettre en œuvre dans les meilleurs délais l'accord sur l'euro tandis que le premier ministre grec devrait se rendre à Cannes dès mercredi à la veille de l'ouverture du sommet du G20.
Les banques européennes, en première ligne poursuivent leur plongeon. En Italie comme en Espagne ou en France, la chute ne se fait pas dans la demi-mesure. Société Générale plonge de 16.23%, à 17.67 euros, Dexia – 15%, à 0.48 cts, suivi de BNP -13.06%, à 28.56 euros, Crédit agricole -12.53%, à 4.96 , Axa recule de 12.49%, 10.43 euros, enfin Natixis -10.1%, à 2.08
A l’inverse, seul EADS qui profite de la chute de l’euro signe la moins pire performance avec un repli de 1.04% tandis que le secteur défensif surperforme la tendance.
Les cycliques sont très mal orientées alors que les Pmi chinois et américains confirment le ralentissement de l’activité manufacturière de la première et deuxième puissance économique mondiale. Ainsi, Lafarge plonge de -7.65% tandis que le secteur automobile est particulièrement touché, à l’image de Renault 9.02% Peugeot -8.72%. Les équipementiers ne sont pas épargnés. Michelin cède -6.04% faurecia -12.14%, Valeo -6.9%.
Sur le marché des changes, l'euro signe une chute vertigineuse retombant sous les 1.37 à 1.3686 avec un repli de 1.24% et de 1.41% face au yen, à 107.10. Le billet vert quant à lui s’apprécie de 0.84% contre le sterling de 1.3% contre le franc suisse et de 2.29% contre l’aud mais perd 0.15% contre le yen à 78.31
Le pétrole s’affiche également en nette baisse pénalisé par des ISM catastrophiques en Chine et aux Etats-Unis qui confirme la fragilité de la croissance mondiale. Le WTI perd 3.58%, à 89.87$ tandis que le Brent recule de 2.3%, à 107.03$.
Enfin, l’once pas épargné par le climat de panique qui règne sur les marchés recule de 1.4%, pour revenir à 1700$
