Barack Obama l'avait promis. Il mettraiit Wall Street à genoux et combattrait les rémunérations obscénes des traders. Mission accomplie: 144 milliards seront payés cette année aux traders et financiers de Wall Street. C'est un record absolu. Largement supérieur aux chiffres d'avant crise.
2010 sera une année record pour les salaires et bonus sur Wall Street
Le G20 nous avait dit plus jamais ça, Barack Obama avait fustigé dans sa première déclaration publique les bonus obscénes de Wall Street, beaucoup nous ont expliqué que tout avait changé et que les financiers et les traders ne seraient plus incités à prendre plus de risques pour gagner plus d'argent. Et bien le Wall Street Journal nous révèle que les banques de Wall Street vont non seulement générer un revenu record, prés de 450 milliards de dollars contre 376 milliards l'année du record avant la crise, mais l'ensemble des rémunérations va crever le plafond: on va atteindre les 144 milliards de dollars.
Comment est ce possible avec l'encadrement des revenus proposé par l'administration Américaine?
Les banques ont toutes ou presque contourné les contraintes, très faibles d'ailleurs, imposées par l'administration et le Congrés. Quand les bonus sont un peu controlés, les salaires sont augmentés et le tour est joué. Les banques se défendent en disant qu'elles n'ont pas le choix. Elles sortent le même argument: il faut retenir les bons traders pour qu'ils n'aillent pas ailleurs. Argument étonnant d'ailleurs puisqu'on croyait que les banques ne pouvaient plus faire du trading pour compte propre. Barack Obama va avoir du mal à expliquer aux 9.5% de chomeurs ces sommes pharaoniques alors qu'il avait annoncé qu'il ferait plier Wall Street
Est-ce que ces montants sont choquants?
Non. Ce qui me choque c'est l'hypocrisie des politiques. Faire croire qu'on a changé les choses alors que c'est le laisser faire le plus total. Le Financial Times nous révèle même que les champions de la spéculation, les hedge funds devraient connaître en octobre un mois record grâce aux attaques sur les devises et sur les matières premières. La spéculation continue, les hedge funds sont toujours là et les paradis fiscaux sont toujours aussi accueillants. Alors qu'on arrête seulement de nous raconter que les choses ont changé. On sait maintenant à quoi a servi l'argent, notre argent, que les gouvernement ont payé aux banques.
