On n'avait jamais vu cela. Jamais. Même pendant les années noires des deux premiers chocs pétroliers. Plus de 10 dollars de hausse en une séance!
Hausse spectaculaire du pétrole vendredi, réunion d'urgence des ministres de l'énergie du G8 ce week end, Qu'est ce qui peut arrêter cette flambée?
10 dollars de hausse en une seule journée, c'est simple, on n'avait jamais vu cela. Jamais. Les raisons sont connues: tout d'abord la déclaration de Jean Claude Trichet jeudi qui a provoqué la chute du dollar et entrainé la flambée des matières prelières mais aussi les prévisions des grandes maisons comme Morgan Stanley sur un pétrole à 150 dollars ou encore 200 dollars pour Goldman Sachs. Sans parler des déclarations guerrières inconsidérées contre l'Iran d'un premier ministre Israelien qui ne sait plus comment éviter de perdre son poste pour corruption. Le G8 de l'énergie a exprimé son inquiétude pour ne pas dire sa panique mais n'a pas débouché sur des mesures concrètes.
La Hausse est donc inexorable?
Elle n'est pas inexorable, elle est pour l'instant totalement incontrolée. Mais elle a un effet bénéfique: une prise de conscience générale. A 120 dollars, personne ou presque ne réagissait. Ni les gouvernements, ni les consommateurs. Au dessus de 130 dollars, on a attribué officiellement le titre de troisième choc pétrolier, les manifestations violentes se propagent partout, les consommateurs mettent la pédale sur le frein et c'est le cas de le dire et les gouvernements sont sous pression
Mais que peuvent ils faire?
Pas grand chose. Appeler à une hausse de la production ne sert à rien puisque nous ne manquons pas de pétrole et que la spéculation est la principale cause de la hausse. Les banques centrales peuvent intervenir indirectement sur le pétrole en intervenant sur le dollar. Si la baisse du dollar est stoppée, la hausse du dollar sera stoppée. D'autre part, plus le pétrole monte, plus la baisse est inéluctable. Plus le pétrole monte, plus il brise l'élan de la croissance et plus il oblige les consommateurs à réduire de façon drastique leurs dépenses. C'est finalement la hausse du pétrole qui provoquera sa baisse et sa perte.