Mercredi 22 juin

L’époque de la planche à billet, des montagnes de liquidités est révolue. La politique de Quantitative Easing 2 (QE2) qui a consisté à acquérir pour 600 milliards de dollars de dette du Trésor depuis octobre arrive à son terme.

Lors de la deuxième conférence de presse de son histoire, Ben Bernanke devra défendre le bilan- contesté- du QE2, et préparer les marchés à l’idée qu’il n’y aura pas de QE3. L’objectif du QE2 était de tuer dans l’œuf les causes qui auraient donné naissance à une spirale déflationniste. Le chômage était élevé, les perspectives inflationnistes faibles, le secteur immobilier moribond. Huit mois plus tard, le bilan est plus que mitigé. Le secteur immobilier continue de chuter, le recul du taux de chômage n’est pas significatif, (passant de 9.5% avant la mise en place du QE2, à 9.1% aujourd’hui). En tout cas, les créations d’emplois sont largement insuffisantes, il faudrait encore une décennie pour rattraper le niveau d’emploi d’avant-crise, tandis que l’inflation s’inscrit à 3.6% en glissement annuel. Certes, le programme de la Fed a peut être permit d’éviter la déflation, mais cela signifie aussi que sans la perfusion monétaire de la Fed, l’activité économique américaine serait moribonde, dans une situation comparable au premier trimestre 2009.

Au final, le bilan est plus que mitigé, l’injection de 600 milliards n’aura réussi ni à stimuler l’offre de crédit, ni à accélérer la reprise. Si la Fed n’a pas atteint les objectifs qu’elle s’était fixée en terme de soutient à l’activité, elle a eu au moins pour effet de l’affaiblissement du taux de change. La valeur du billet vert s’est en effet dépréciée de près de 12% face à un panier des principales devises étrangères depuis la mise en place du Qe2, ce qui a permit de soutenir les exportations en soutenant la compétitivité.

Par ailleurs, de nombreux analystes estiment que la bonne performance des marchés financiers depuis l’automne 2010 reflète en grande partie la politique de QE2. Ils redoutent à ce titre que la fin annoncée de ces achats ne conduise à un coup d’arrêt sur les marchés. L’action menée par la Fed aura finalement eu un impact sur les marchés financiers, au lieu de soutenir l’économie réelle, elle aurait plutôt alimenté les marchés financiers. De plus, beaucoup d’économistes sont convaincus que la relance monétaire a amplifié l’envolée des matières premières, qui a fait bondir les prix à la consommation en même temps qu’il réduisait le pouvoir d’achat des consommateurs.

Enfin, le QE2 en soi a plutôt poussé les taux à la baisse comme on pouvait s’y attendre, le financement de la dette publique par la banque centrale conduisant à une réduction des taux d’intérêts. Cet effet est toutefois modéré. On peut tabler sur une remontée des taux long à la fin du QE2, mais celle-ci risque d’être minime si l’aversion au risque fait son retour sur les marchés financiers.

Dès lors, comment se fait-il qu’une injection de 600 milliards de dollars n’ait eu qu’un impact limité ? Une des raisons que l’on peut avancer est que la Fed s’est concentrée sur un marché où les investisseurs sont déjà très présents. Les actions de la Fed avaient eu des effets notables lorsqu’elle investissait dans des marchés que les investisseurs avaient désertés, comme l’immobilier, et par conséquent ses achats comblaient un certain vide. En période d’incertitude, l’appétit des investisseurs pour la dette publique américaine est restée élevé, car elle représente un actif liquide relativement sûr et de ce fait est très recherché. La présence d’un investisseur supplémentaire, même grand, n’a dès lors pas vraiment changé la donne.

Si le QE2 n’a pas eu qu’un impact mineur sur les marchés, on peut donc penser que son arrêt, désormais largement intégré par le marché n’entraînera pas de lourde correction sur les marchés financiers.

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