... à être patient. Cette semaine, de l'Huma au journal de Mickey en passant par le Wall Street Journal et la chaine Gulli, vous allez avoir droit à une déferlante d'émissions sur le thème "Un an aprés lehman". La réalite tient en un acronyme. Un an aprés Lehman: RAS.
Souvenirs, souvenirs...:En fait tout s'est déroulé le 14 septembre. Il y a un an jour pour jour. Le dimanche et pas le lundi. Car c'est le dimanche que tout a capoté. Nous avons, tous, tous les financiers du monde entier ou presque passé la journée connectés sur internet et connectés entre nous, non pas pour savoir si lehman allait être repris, car cela ne faisait aucun doute mais qui allait le reprendre et dans quels termes. Aprés Barclays qui avait jeté l'éponge faute de garantie gouvernementale, nous attendions les termes de la reprise de Lehman par Bank of America. Il faut bien comprendre que personne ne pouvait imaginer que le gouvernement laisserait Lehman tomber. Quand la nouvelle est tombée, dimanche dans la soirée, c'est d'abord l'incrédulité puis l'incompréhension et enfin la panique qui nous a submergés.
Un an aprés Lehman, rien n'a changé sur les marchés?
C'est faux. Les marchés ont changé. en "pire". La concurrence entre les banques a disparu. Avec Bear Stearns au tapis, Lehman en faillite, Merrill Lynch absorbé, entre autres, les banques d'affaires n'ont plus de concurrents. C'est pour cela qu'elles gagnent autant d'argent. Elles forment un cartel qui se partage un gâteau certes un peu moins gros en nombre d'opérations mais avec des commissions qui ont largement explosé à la hausse
Et en matière de spéculation?
Ces derniers mois, les banques n'ont jamais gagné autant d'argent avec la spéculation, en prenant si peu de risques. Non le trading n'a pas diminué. Mais l'absence de concurrence rend le trading moins risqué et plus lucratif. On nous annonçait aprés Lehman et aprés le G20 un nouveau monde, rien n'a été fait. Que ce soit sur les bonus, sur la reglémentation des marchés, sur le contrôle de la spéculation, il n'y a eu que des beaux discours mais pas une seule mesure concrète. Lehman a été un coup de semonce d'une amplitude sans précédent. Les politiques n'en ont toujours pas pris la mesure.
