Mercredi 20 février

La crise des marchés de crédit continue et on a l'impression de ne pas voir le bout du tunnel.

C'est vrai que chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles. Et on découvre chaque jour depuis prés d'un an l'inimaginable. Une incroyable construction, un chateau de cartes, certains pourraient même dire une véritable arnaque. A force d'avoir le nez collé à l'actualité, on en arrive presque à ne plus voir ce qui se déroule sous nos yeux. Or nous sommes en train d'assister en direct à la faillite de ce qui a fait la fortune des banques depuis 5 ans et qui va peut être les mener à leur perte: la titrisation. La titrisation, c'est une invention des années 70 par laquelle on transforme un crédit sur le bilan d'une banque en obligation, c'est à dire un actif financier, qu'on vend à un investisseur. On a commencé à titriser les crédits immobiliers, puis les crédits à la consommation et depuis 5 ans on a titrisé n'importe quoi et n'importe comment.

Pourquoi ce dérapage ?

La titrisation est un mode de transformation mais les banques sont devenues des alchimistes fous. Persuadées d'avoir découvert la pierre philosophale, elles ont vraiment pensé pouvoir transformé le plomb en or, les crédits les plus pourris en obligations de première qualité et tout cela avec la complicité des agences de notations ou encore des fameux rehausseurs de crédit.

Mais justement. La titrisation c'est ce qui permet aux banques de sortir des crédits de leurs bilans et de les vendre à des investisseurs extérieurs. Pourquoi sont elles touchées?

C'est là qu'on arrive au plus comique mais à la fois au plus tragique. Les banques ont fini par croire à leur propre histoire. Elles ont fini par croire qu'on pouvait vraiment transformer des déchets en matières précieuses. Et elles se sont achetées entre elles ces fameux produits titrisés. D'un côté elle vendait leurs déchets transformés, de l'autre elles investissaient dans les déchets transformés des autres. C'est l'arroseur arrosé. Même les produits financiers ont un code génétique avec lequel on ne peut pas jouer impunément.

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