Lundi 21 juin

A quelques jours du G20, la banque centrale chinoise fait un geste politique en mettant un terme à la « politique exceptionnelle » d’indexation sur le dollar qui maintenait le yuan à un niveau artificiellement bas. Le régime de change devrait être progressivement assoupli, mais la hausse sera modérée.

La banque centrale a toutefois précisé que cette réévaluation serait graduelle. D’ici fin 2010, le yuan devrait seulement gagner 2,4% contre le billet vert. L’appréciation sera d’autant plus modérée que le yuan atteignait lundi son plus haut niveau depuis cinq ans sur le marché interbancaire, à 6,8089 pour un dollar.

Ensuite, l'évolution se fera toujours sous le contrôle permanent des autorités. Le yuan, appelé aussi renminbi, est autorisé à fluctuer dans une fourchette de 0,5% en hausse ou en baisse par rapport au point de référence face au dollar. La Chine ne veut pas laisser sa monnaie s’apprécier trop rapidement dans la mesure où cela pèserait fortement sur ses exportations, qui ont d’ailleurs bondit de 48,5% cette année. Une appréciation du yuan pèserait sur la compétitivité de ses produits, la Chine en est consciente. Le moteur de sa croissance ne doit plus dépendre seulement des exportations. Les chinois comptent bien développer leur marché intérieur et développer la consommation domestique. Une aubaine pour les entreprises fortement implantées en Chine, tels que le luxe français, à l’image de LVMH qui bondit de 3,5%.

La hausse du yuan comporte des avantages. D’abord, pour l’empire du milieu qui veut limiter une inflation galopante et empêcher la formation de bulles spéculatives. D’autre part, l’appréciation de sa monnaie lui permettrait d’importer moins cher, ce qui serait positif pour le commerce mondial et notamment pour les exportateurs de matières premières tels que l'Australie, le Brésil, le Canada, les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande.

En effet, la Chine importe de plus en plus, et la faiblesse de sa monnaie pèse sur le solde de sa balance commerciale. Désormais, l’empire du milieu est le deuxième consommateur mondial de pétrole derrière les Etats-Unis, le premier consommateur de minerai de fer, de cuivre et d'aluminium. Les chinois importent de façon croissante de la viande en provenance des Etats-Unis pour satisfaire les besoins de sa nouvelle classe moyenne.

En conséquence, les valeurs liées aux matières premières profitent de cette annonce. Le cuivre à trois mois sur le London Metal Exchange gagne 2,33%. Les services pétroliers sont orientés à la hausse. Technip, plus forte hausse du CAC, progresse de 5,33% et CGG Veritas bondit de 5,6%. Le baril de pétrole gagne 1,57 dollar à 78,75 dollars.

A une semaine du sommet du G20, les Etats-Unis, l’Union européenne, le FMI et le Japon accueillent la nouvelle avec enthousiasme. Les places financières aussi. A commencer par les bourses asiatiques. Hong Kong gagnait 2,8%, dans le sillage du Nikkei à Tokyo qui a clôturé en nette hausse avec 2,43% pour gagner 242 points. L’indice japonais renoue avec son plus haut niveau depuis un mois. Les valeurs ayant une forte présence en Chine ont été particulièrement recherchées. Le CAC progresse quant à lui de 1,5% à la mi-journée à 3742 points. Wall street est attendu en hausse.

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