Pas de courbe en V pour l'économie américaine pour l'instant. La consommation, principal moteur, est faible car les ménages remboursent encore leurs dettes, augmentent leur épargne et sont en proie à la hausse du chômage.
Publication hier du rapport de la banque centrale Américaine sur l'état de l'économie Américaine
8 fois par an, la banque centrale Américaine publie un rapport. On l'appelle le beige book du fait de la couleur de la couverture de sa version originelle. C'est en fait un rapport basé sur les remontées d'information des différentes branches régionales de la banque centrale. C'est un outil assez exceptionnel qui permet de connaître la température économique instantanée dans tous le pays et c'est d'ailleurs généralement sur la base de ce rapport que la FED décide deux semaines aprés sa publication de modifier ou pas ses taux d'intérêt.
Quelles sont les grandes lignes du dernier rapport?
L'économie américaine a arrêté de se dégrader. Mais on est loin du V tant espéré et attendu par certains prévisionnistes. La reprise est modeste, voire anémique pour une raison simple: les consommateurs américains sont encore sous le choc. Ils consomment peu et préférent, parfois ils n'ont pas le choix, réduire leur dette et augmenter leur épargne. Résultat des courses, le PIB ne risque pas de rebondir violemment dans un avenir proche quand on sait qu'il est constitué à 70% de la consommation des ménages
Quelle implication pour les taux d'intérêt américains?
C'est là tout le problème. A la lecture de ce rapport, Ben Bernanke et les membres de la FED n'ont aucune raison de relever les taux dans quinze jours. Seulement voilà, les taux à zéro alimentent la spéculation. Ils provoquent la chute du dollar qui entraîne la flambée des matières premières et en particulier du pétrole. Et la hausse du pétrole entraîne la hausse de l'essence et donc un frein supplémentaire sur la consommation. La FED est coincée. Elle doit faire un choix douloureux. Les paris sont ouverts.