Malgré la décision de réunir un sommet européen sur la crise, les solutions de relance sont de plus en plus nationalistes
Confirmation de la tenue d'un sommet extraordinaire des 27 sur la crise économique avant la fin du moi
C'est une bonne initiative. Se réunir pour parler de la crise ne peut pas faire de mal. Mais les mesures qui risquent d'en sortir seront forcément limitées voire inexistantes. Pour plusieurs raisons. Tout d'abord nous assistons depuis quelques semaines au règne du chacun pour soi. Chaque pays de l'union européenne est confrontée à une crise économique sans précédent mais la crise en France n'a rien à voir dans sa nature et ses effets avec la crise en Espagne ou encore la crise en Grèce. Et le plan automobile Français est la preuve que nous assistons à la mise en place de solutions nationales pour ne pas dire nationalistes. Une aide à des constructeurs nationaux avec une obligation de ne pas localiser en dehors des frontières c'est du protectionnisme pur et dur.
On attend tout de même des initiatives communes pour la mise en place de bad banks en Europe
Il y a aura probablement des recommandations européennes sur ces structures de cantonnement qui regrouperont les actifs toxiques. Mais aucune bad bank européenne. Certains pays auront leur propre bad bank, certains n'en auront pas et d'autres comme l'Allemagne en auront plusieurs, une par banque en difficulté.
Pas de plan de relance européen donc?
Non. Beaucoup de déclarations de principes mais l'ambiance qui régne dans le monde aujourd'hui c'est la défense des intérêts nationaux. Face à l'inquiétude et à la grogne des populations, les gouvernements ne veulent pas investir un seul euro ou un seul dollar dans une initiative commune et restreignent leurs aides à l'intérieur de leur frontière. L'ère du protectionnisme est largement entamée. L'exercice difficile dans les semaines à venir va consister pour tous les pays, à commencer par les Etats Unis, à jurer la main sur le coeur qu'ils sont contre le protectionnisme tout en mettant en place des plans de sauvetage nationalistes. Belle hypocrisie