Au delà des craintes des marchés face à l'incertitude Grecque, un évènement essentiel se joue sous nos yeux. Alors qu'on nous expliquait que c'était impossible, on est en train de créer les conditions d'une possible sortie d'un pays de la zone euro et de l'euro sans que cela remette en question l'existence de l'euro.
Après l'ultimatum de l'Allemagne et de la France à la Grèce, nouvelle pression sur les marchés
On va encore vivre des heures et des jours agités. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de penser que ce qui se passe actuellement est sur le long terme positif pour l'Europe. Sans le dire, on s'achemine finalement vers une Europe à deux vitesses. Contrairement aux souhaits ou aux fantasmes de certains, il faut d'abord une fois pour toutes affirmer un fait établi: l'euro ne disparaîtra pas. Dans le pire, ou le meilleur pour certains, des scénarios, l'euro sera la monnaie d'une zone euro plus concentrée autour de l'Allemagne et des pays forts. Une remarque d'ailleurs: l'euro, malgré le tsunami actuel, n'est même pas faible. Il cote 1.37. Pour rappel il a été introduit en 1999 à 1.17, et est descendu jusqu'à 0.82 en 2000.
On ne peut pas nier que l'euro et la zone euro traverse une crise sans précédent
C'est une évidence. Mais petit à petit, on s'aperçoit que, finalement, on pourrait en twistant un peu les traités permettre à un pays de sortir de la zone euro s'il le souhaite. Dans les jours qui viennent, et si le référendum a lieu le 4 décembre, mais je ne suis pas encore convaincu qu'il aura lieu, on va de fait imaginer une zone tampon dans laquelle on pourra mettre de gré ou de force les pays comme la Grèce. Une sous zone euro.
C'est le rêve de beaucoup en Allemagne
Et en Hollande, et en Finlande . Dans tous les pays du front du Nord, on rêve de recréer une zone euro resserrée. De revenir en arrière et de reprendre la construction européenne là où elle était avant qu'on se précipite pour l'élargir sans convergence économique et fiscale. On va assister dans les jours et les semaines qui viennent à un nouvel acte fondateur de la zone euro: une convergence des pays du noyau dur, c'est déjà un sujet en France, et la possibilité pour ceux qui le désirent de rejoindre la Grèce dans un "sas" qui peut mener à la sortie. On est tout simplement en train de s'apercevoir qu'un pays ou plusieurs pays peuvent prendre le chemin de la sortie et que ce ne sera ni la fin de l'euro, ni la fin du monde, même si ça secoue un peu.