Le feuilleton Grec continue. Avec une journée particulièrement agitée hier sur les taux grecs qui ont dépassé les 7% sur une vent de panique. Explications.
Vent de panique hier sur les taux grecs
En une seule journée, le taux à 10 ans grec s'est littéralement envolé passant même la barre des 7%. Une hausse de plus de 50 points de base. Du jamais vu depuis le début de la crise Grecque. Les raisons officielles de cette hausse brutale sont nombreuses. La Grèce ne serait pas d'accord pour accepter les conditions de prêts imposées par le FMI. Mais aucune confirmation de ce côté là. L'autre raison avancée c'est le manque de clarté du package d'aide de l'Union Européenne. Ni les montants, ni les conditions de taux n'ont été indiquées et on ne sait même pas si tout cela a rééllement été fixé lors du dernier sommet européen. Voilà pour la version officielle
Quelle est la version réelle?
La Grèce a pris une décision originale mais dangereuse. En décidant de lever de l'argent auprés des investisseurs américains et notamment des fonds spécialisés dans les pays émergents et les obligations à haut rendement, elle se frotte à des investisseurs qui manient avec brio les techniques de marché. Une des techniques les plus connues consiste avant le lancement d'un emprunt comme celui que prévoit de faire la Grèce de vendre à découvert les obligations grecques pour faire monter les taux, provoquer une panique et obtenir le meilleur rendement possible sur l'emprunt. La mission est accomplie puisque les fonds vont toucher 7% minimum au lieu des 6.30 ou 6.50 initiaux.
La Grèce a donc fait une erreur en se présentant comme un pays émergent pour lever son emprunt
Elle n'avait pas vraiment le choix. C'est l'Union Européenne, et l'Allemagne en particulier, qui joue un jeu dangereux en livrant la Grèce en pâture aux spéculateurs. L'Allemagne voulait donner une leçon à la Grèce mais là, elle dépasse un peu les bornes et tout cela pourrait se retourner finalement contre l'Europe. Un peu de solidarité Européenne serait la bienvenue pour ramener le calme sur les marchés.
