80 pays, selon les Echos, sont en déficit alimentaire et la situation ne va pas s'améliorer. Les politiques des pays déclinants pourraient agir mais ils n'osent pas s'affronter au monde de la finance.
La hausse des matières premières est encore au centre de l'actualité, c'était notamment un des thèmes de la rencontre Sarkozy Obama
La flambée des matières premières alimentaires est devenue un sujet de préoccupation internationale. A commencer par les pays dits émergents qui, tous, sans exception, font face à une explosion des prix pour des denrées qui sont la base de l'alimentation de leur population pauvre. On l'a vu en Tunisie, en Algérie mais c'est le cas partout ou presque. Céréales, riz, sucre, aucune n'est épargnée. Tous les gouvernements cherchent la parade contre une situation qui peut devenir explosive, Sarkozy parle de plan mondial mais pour l'instant aucune mesure concrète n'a été prise
On peut brièvement expliquer les raisons de cette flambée
Schématiquement on peut parler de trois causes: une cause structurelle, c'est l'augmentation de la population et notamment de la consommation dans les pays qui émergent face à une production stable, une cause conjoncturelle, la multiplication, notamment cette année, des accidents climatiques et un facteur d'accélération: la spéculation. Depuis que les investisseurs se sont mis en tête que les matières premières alimentaires étaient une classe d'actifs comme une autre qui avait un formidable potentiel d'appréciation, les volumes explosent de jour en jour sur les marchés à terme et surtout sur les trackers et les produits structurés
Est-ce qu'on peut vraiment faire quelquechose pour freiner cette tendance?
Bien sûr. Si on ne peut rien ou presque contre les caprices du climat et qu'on ne va pas modifier à court terme le déficit alimentaire de la planéte, on peut arrêter net la spéculation. Avec des mesures simples. Des augmentations drastiques des appels de marge sur les marchés à terme, aujourd'hui on peut spéculer avec des effets de levier incroyables, une interdiction pure et simple de tous les instruments spéculatifs qui ne sont pas destinés aux professionnels de l'agriculture ou de l'agro alimentaire qui veulent juste couvrir leur risque. S'il y avait une volonté politique ce serait fait en une semaine. Seulement voilà, une fois de plus le monde politique est sous la coupe du monde financier. Et cela ne va pas changer demain surtout quand on voit qu'un Barack Obama prend comme secrétaire générale de la Maison Blanche un ponte de Wall Street.