Les journaux se précipitent pour dire que le sommet européen est un échec et que le soutien à la Grèce est seulement verbal et qu'il ne rassure pas les marchés. Explication sur le jeu allemand du chat et de la souris.
L'euro rebaisse ce matin et on parle de flop du sommet Européen (titre de la Tribune)
Et je suis étonné d'entendre et de lire que le sommet européen a été un échec sur le sujet de la Grèce. La plus grande leçon qu'avaient tiré les gouvernements européens de la grande époque du Système Monétaire Européen et des attaques contre les monnaies européennes, c'était de ne jamais laisser les marchés déterminer le timing de leur décision et l'Allemagne de l'époque avait l'habitude de prendre les marchés à contre pied pour les piéger à leur propre jeu. Elle était passée maître par exemple dans l'exercice qui consistait à déclarer haut et fort le vendredi qu'il nétait pas question de réévaluer le Deutsche Mark pour annoncer par surprise un réalignement le week end suivant
Donc selon moi, il y a un plan précis de sauvetage de la Grèce
Mais les Allemands, et les Français derrière, préfèrent laisser planer le doute. On annonce un soutien inconditionnel à la Grèce mais on n'annonce aucune mesure concrète. Du coup les spéculateurs se demandent ce qu'ils doivent faire. Et d'ailleurs ils hésitent. Certes l'euro baisse mais il ne s'écroule pas. Le Marché de la dette grecque tient relativement bien. Et les bourses ne paniquent pas.
Quelle sera donc la prochaine étape?
Deux scénarios. Soit la simple assurance verbale de l'Union Européenne suffit à rétablir le calme sur les marchés et la Grèce parvient seule à se refinancer à un taux raisonnable. Soit la spéculation reprend, et l'Allemagne prendra les fonds spéculatifs à revers en annonçant un prêt bilatéral ou trilatéral avec la France au moment où on s'y attend le moins. Rappelons aussi que les dirigeants allemands doivent conserver leur image de rigueur et ne pas donner l'impression aux contribuables allemands que leurs sacrifices servent à financer les erreurs comptables Grecques. On est dans la grande stratégie et dans l'intox, ne tombons pas dans le panneau.