Jean-Dominique Senard a fait ses adieux à Michelin pour prendre la tête de Renault. Il quitte donc une société en excellente forme financière (qu’il a dirigé pendant 7 ans), pour se plonger à plein temps dans la crise que traverse Renault avec son partenaire japonais Nissan depuis l'arrestation de Carlos Ghosn en novembre dernier au Japon. Le titre du spécialiste des pneumatiques perd 1.56 % à 110.65 € à la mi-séance tout comme le titre du constructeur automobile qui recule de 0.84 % à 52.15 €. Le contexte va être encore plus difficile qu’attendu avec le regain des tensions commerciales sino-américaines.
C’est vendredi prochain lors d'une assemblée générale des actionnaires qu’il officialisera formellement le passage de relais à la tête du géant du pneu avec Florent Menegaux, 57 ans. Inconnu du grand public, il faisait figure de dauphin naturel après 20 ans de carrière qui l'ont conduit aux plus hautes fonctions au sein du manufacturier de pneumatiques.
Gaëtan Toulemonde, analyste automobile pour Deutsche Bank, analyse la situation en commentant que « Mr. Senard laisse un groupe très solide, qui génère beaucoup de trésorerie. » De son côté, Yves Chapot, membre du comité exécutif du deuxième fabricant mondial de pneus confie que « Mr. Senard est quelqu'un de ferme, mais qui s'exprime toujours avec beaucoup de diplomatie et de rondeur. Florent Menegaux est sans doute plus direct » tout en ajoutant qu’ « il voit en M. Menegaux quelqu'un de très visionnaire qui a une grande capacité à anticiper les tendances et qui a eu une grande influence tant sur la stratégie digitale du groupe que sur la création de nouvelles activités dans les services ».
Côté Renault, Jean-Dominique Senard a été appelé pour ses talents reconnus de diplomate, le dirigeant de 66 ans cumulait depuis janvier des mandats à la tête des deux entreprises et se retrouve désormais sous le feu des projecteurs.
Michelin a publié en février un bénéfice net de 1,7 milliard d'euros (proche du plus haut historique en 2017), espérons que même en plein conflit sino-américain Jean-Dominique Senard arrive à relancer l’activité du constructeur automobile français.
