Pour sa reprise de cotation, Medtech flambe de plus de 60% à 49,61 euros, soit à quelques dizaines de centimes du prix de l'offre de l'américain Zimmer. La société française spécialisée dans la fabrication de robots chirurgicaux a été approchée par l'américain Zimmer Biomet au prix de 50 euros par titre. Un cours qui valorise la « pépite » tricolore à environ 170 millions d'euros, soit plus de 26 fois son chiffre d'affaires 2014/2015 de 6,5 millions d'euros.
Une prime généreuse
Dans le détail, la filiale de Zimmer Biomet a acquis 1.406.151 actions Medtech, représentant 58,77 % du capital social, auprès de M. Bertin Nahum, de Newfund et de certains autres actionnaires dans le cadre d’une transaction hors marché, ainsi que l’intégralité des obligations convertibles et bons de souscription d’actions émis par Medtech au profit de Ally Bridge Group.
Pour convaincre Medtech, l’américain a mis les moyens en proposant un prix de 50 euros par action et autant pour les obligations convertibles. Les bons de souscription d’actions seront eux rachetés à un prix de 17,17 euros. Ainsi, Zimmer Biomet offre une prime de 61,8% par rapport au cours de clôture vendredi de 30,90 euros. Et pour les actionnaires de la première heure qui ont participé à l’introduction en Bourse à 27 euros, la plus-value se monte même à plus de 85%...
L'offre publique sera suivie d'un retrait obligatoire des actionnaires minoritaires si les conditions sont remplies à la clôture de la période d'offre, autrement dit si l’acheteur détient 95% du capital.
Le bon timing
Zimmer Biomet fait ainsi l’acquisition d’une société dont la dynamique commerciale est montée en puissance trimestre après trimestre. Medtech a en effet annoncé début juillet, la vente de 13 robots ROSA au quatrième trimestre de son exercice 2015/2016. C’est trois de plus que l’an passé à pareille époque. Dans le détail, sept robots chirurgicaux ont été vendus aux Etats-Unis, deux en France et autant en Chine, et un en Allemagne et au Royaume-Uni.
Pourquoi un rachat maintenant ? Dans une interview accordée aux ‘Echos’, le fondateur de Medtech, Bertin Nahum estime que ce rachat se fait « dans l'intérêt de la société, de ses produits. » « Il y a une vraie complémentarité entre notre savoir-faire technologique, et la puissance de feu de Zimmer (17 000 salariés à travers 25 pays) sur nos marchés, notamment aux Etats-Unis. » poursuit-il. Et à ceux qui s’émeuvent du rachat d’une autre pépite française par un groupe étranger, Bertin Nahum répond que sa société « aurait de toutes les façons changé de nationalité, à travers des levées de fonds auprès de fonds étrangers », compte tenu des nombreux challenges qui se présentaient à Medtech. « Ils ne peuvent être surmontés qu'avec plus de capital.», ajoute-t-il au journal économique.
>> Pour les abonnés qui ont suivi notre conseil Gestion PEA sur Medtech, cette OPA leur offre une belle porte de sortie d’autant plus que le prix proposé est 11% au-dessus de notre objectif de cours (45 euros). Selon Oddo, le timing était le bon pour Medtech et ses actionnaires estimant que l'objectif de ventes de 20 millions d'euros à fin mai 2016 avait peu de chances d’être atteint… Nous recommanderons donc d’apporter à l’offre dont l’ouverture est attendue dans les prochains jours. Aucune contre-offre n’est à attendre, le prix proposé par l’américain est généreux à 26 fois le chiffre d’affaires annuel de Medtech. Apporter à l’offre