Qu’est-il arrivé pour créer aussi peu d’emplois ?
Selon l’enquête ADP, le secteur privé a crée 38 000 postes au mois de mai aux Etats-Unis. Autrement dit, rien, une goutte d’eau ! Un chiffre d’autant plus surprenant que l’économie américaine a crée 177 000 emplois en avril dernier, cinq fois plus. La surprise est totale, les économistes tablaient sur 190 000 créations de postes. Et pour une fois, les marchés actions n’ont pas pu occulter cet indicateur moribond qui présage du pire pour le taux de chômage mensuel, publié vendredi prochain. D’ailleurs les marchés risquent d’être déçus puisqu’ils tablent sur un fléchissement du taux de chômage, à 8.9%
En fait, l’enquête ADP, aussi catastrophique soit-elle, était largement prévisible, un large faisceau d’indices aurait dut nous mettre la puce à l’oreille. D’abord, la faiblesse de la croissance, 1.8% seulement sur le premier trimestre. Deux fois moins forte qu’au trimestre précédent. Dans la région de Chicago, l’ISM manufacturier a dévissé de 11 points en mai. La confiance des consommateurs, mesuré par l’indice du Conference Board pique du nez (-5 points) tandis que les prix de l’immobilier aligne un neuvième mois de repli consécutif.
Face à ce trou d’air de la confiance des ménages, qui s’inquiètent de la faiblesse de la croissance, de l’inflation, de la dépréciation de leur patrimoine immobilier, certains employeurs, frappés par cette sinistrose, et qui plus est en manque de visibilité sur leur activité, ont peut être préféré différer leurs prévisions d’embauche, tandis que d’autres n’ont pas renouveler des contrats précaires.
D’autre part, au cours des derniers mois, l'état et des collectivités locales ont procéder à des dégraissages massifs afin de rentrer dans les clous du budget. Avec un plafond de la dette (14 000 Mds $) qui a été franchit il y a quelques semaines, certaines collectivités ont dut réduire drastiquement les dépenses de fonctionnement et donc la masse salariale.
Un faisceau d’indices peut aider à comprendre comment les créations d’emplois ont été divisées par 5 d’un mois sur l’autre, mais la déception reste de taille. Une chose est certaine, la Fed ne devrait pas toucher à ses taux avant un petit moment…
