Vendredi 09 mars

Hasard du calendrier, il y a deux ans, nous avions posé nos valises en Italie. A cette époque, le pays en forme de botte faisait office de miraculé puisqu’il était parvenu à dégager une croissance de 0,9%, à mettre en perspective avec une situation désastreuse entre 20111 et 2014. Le pays était à cette époque au bord du gouffre, portant les stigmates de la crise des dettes souveraines. Si sur le plan économique l’embellie semble être perceptible, l’Italie est loin d’être un havre de stabilité politique. Le résultat du scrutin de dimanche dernier en est le parfait exemple…

Un troisième miracle compromis ?

L’Italie, le royaume du textile, cuir et de l'habillement, est la troisième économie de la zone euro après l’Allemagne et la France et la huitième mondiale, juste derrière l’Inde. Le pays a connu deux périodes fastes dont une, après la seconde guerre mondiale, qui a été qualifiée de « miracle économique ». L’économie transalpine a alors connu une forte croissance de la production industrielle (près de 6% par an entre 1950 et 1960) qui lui a donné l’impulsion pour décoller et ainsi s’affranchir de sa dépendance à l’agriculture. De grands groupes italiens tels que Zanussi, Candy, Indesit ou Ariston Thermo se sont invités dans les foyers italiens, tout comme Fiat avec son modèle mythique Fiat 500, qui inonda les routes transalpines.

Changement d’ambiance dans les années 70. L’Italie, comme d’autres pays européens, a été durement frappée par le choc pétrolier de 1973. Hausse de l’inflation, allant jusqu’à 20% par an, et balance commerciale en grave déficit, l’économie transalpine connaît une longue période de récession… pour mieux rebondir une décennie plus tard. Grâce au recul du dollar américain, l’Italie est une nouvelle fois bénie des Dieux économiques. Durant la seconde partie des années 80, le pays a changé de braquet pour une économie plus tournée vers les services. Quant aux secteurs primaire et industriel, ils perdent peu à peu de leur importance…Enfin, pas tout à fait. Si le secteur industriel est celui qui est le plus exposé aux turbulences économiques, il reste encore très présent comparativement à ses voisins avec près de 20% de la valeur ajoutée brute en 2010.

L'industrie est essentiellement manufacturière puisque l’Italie est la 5e puissance manufacturière mondiale - et basée sur la fabrication de machines et équipements, la métallurgie, suivis par l’industrie alimentaire et les secteurs phares du Made In Italy : textile, cuir et habillement. On peut aussi ajouter que les petites et moyennes entreprises font encore la force du système économique italien et participent à la notoriété des produits et savoir-faire italiens.

Toutefois, l’Italie reste encore bicéphale entre un nord très développé, industrialisé, et très dynamique et le Mezzogiorno, la partie méridionale du pays, encore à la dérive. Ce clivage vient éclater au grand jour avec les résultats des élections législatives du 4 mars. D’un côté, ce nord riche et productif qui reste fidèle aux partis de droite et le Sud se sentant abandonné au bord de la route de la croissance, donnant son blanc-seing aux partis anti-système dont le Mouvement 5 Etoiles au 10 ans d’existence. En 2017, la croissance italienne a atteint 1,5 %, soit près du double des prévisions gouvernementales, au plus haut depuis 2010. Pourtant, le peuple italien ne ressent toujours pas les effets d’une amélioration dans le ciel économique transalpin. Dans les urnes, la sanction a été sans concession avec le désaveu de la coalition au pouvoir depuis 2013. L’Italie pourrait être confrontée à une nouvelle période d’instabilité politique.

À Milan, le luxe scintille

Le FTSE-MIB est l’indice boursier incontournable de la Bourse nationale italienne, composé des 40 actions les plus échangées sur le marché. Géré par Standard & Poor jusqu’en juin 2009, il a ensuite été pris en charge par FTSE Group.

Le secteur bancaire italien est bien représenté sur la cote transalpine. Sur les 40 sociétés cotées, les valeurs financières pèsent 40% du FTSE Mib et 27% pour les seules banques. Parmi les établissements cotés à Milan, on peut citer la Monte dei Paschi di Siena, qui se revendique doyenne des banques dans le monde, ainsi que Banca MPS, Banca Popolare, Banca Mediolanum, Intesa Sanpaolo, Mediobanca, Unicredit ou UBI Banca.

Vitrine du savoir-faire italien, le luxe est également bien représenté à Milan. Celle-ci se rêve même d’être la place majeure mondiale du luxe. Luxottica, le fabricant des lunettes Ray-Ban ou Oakley ou Salvatore Ferragamo, le Christian Loubouttin italien. On peut évoquer également, le groupe Tod's, le fabricant de sacs et chaussures ou Yoox, le vendeur de vêtements par internet ainsi que Cucinelli, le styliste italien.

L’économie italienne se distingue également par un important capitalisme familial : la présence de grands groupes emblématiques est complétée par un très large réseau de PME, véritables porte-drapeau du savoir-faire italien et en Bourse, cet aspect est visible. Parmi ces sociétés, on peut citer le constructeur d’automobiles turinois Fiat, qui est étroitement lié au développement économique du pays de la botte. Créée en 1899, la firme turinoise est devenue un véritable empire industriel et financier en Italie et s’est imposé comme un véritable baromètre de la bonne santé du pays. Tout comme Leonardo (ex-Finmecanica) le géant italien de l'aéronautique et de la défense.

Et comment ne pas parler de la Bourse italienne sans évoquer Eni, (acronyme d’Ente nazionale idrocarburi) le groupe italien dont l’activité porte historiquement sur l’exploration, la production et la distribution du pétrole et du gaz naturel. Créé en 1953, il est aujourd’hui le 9e groupe pétrolier mondial sur la base de son chiffre d’affaires (derrière Shell, Sinopec, China National Petroleum, ExxonMobil, BP, Total, Chevron) et la deuxième entreprise d’Italie au regard de sa capitalisation boursière, devancé par Intesa Sanpaolo. On peut également braquer les projecteurs sur Saipem, la filiale d’Eni spécialisée dans la recherche et les forages pétroliers. Mais pour les investisseurs qui ont parié sur cette valeur, ce sont plutôt leurs portefeuilles qui voient rouge. La société vient d’annoncer qu’elle anticipait une nouvelle baisse de son chiffre d’affaires en 2018. Pour vous couvrir, pensez à Moncler, la troisième valeur du luxe italien, après Luxottica et Ferragamo. Introduite en Bourse en 2013, le fabricant de doudounes a fait un retour gagnant, plus de dix ans après avoir frôlé la faillite.

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Trois chiffres importants :

- 3eme puissance économique de la zone euro

- 5ème destination la plus visitée au monde

- 1,5% de croissance anticipée pour 2018

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