Face à l’aggravation de la crise souveraine, l’Europe doit impérativement améliorer sa gouvernance, ce qui suppose au préalable une modification des traités européen qui devraient intervenir en mai 2012
Ironie de la crise financière, les marchés auront accéléré le processus de construction d’une Europe fédérale. Si la zone euro fait un pas en avant dans l’intégration économique, cela présuppose une convergence budgétaire et nécessairement une perte de souveraineté.
Car l’Europe est dos au mur. La crise souveraine a souligné l’incompatibilité entre une politique monétaire commune et 17 Etats souverains qui gèrent leur politique budgétaire comme ils l’entendent. Le processus de fédéralisation devient de plus en plus nécessaire à mesure que la crise souveraine prend une tournure dramatique. "Nous faisons aujourd'hui face à une crise véritablement systémique qui requiert un engagement encore plus fort de tous et d'importantes mesures supplémentaires", a dit Barroso le président de la Commission européenne devant le Parlement européen.
La Commission européenne soumettra de nouvelles propositions de contrôle budgétaire. Elle souhaite aussi à cette occasion proposer d'accroître le contrôle des projets de budgets nationaux des pays de l'UE qui font l'objet d'une procédure pour déficit excessif par rapport à la limite de 3 % du PIB fixée par le pacte de stabilité, a indiqué M. Barroso. L'Union européenne pourrait ainsi imposer, le cas échéant, que les projets de budgets nationaux soient réexaminés "en seconde lecture" par les Parlements nationaux s'ils dévient trop de cette règle.