Les indices boursiers et l'euro se sont effondrés hier sur la rumeur d'un appel à l'aide de l'Espagne. Mais déjà depuis lundi les marchés avaient marqué leur scepticisme par rapport au plan de sauvetage grec.
On fait un point sur la journée d'hier, une journée dramatique sur les marchés. La cause d'abord de cette chute?
Le déclencheur a été cette rumeur qui a circulé sur le besoin de financement de l'Espagne et un appel à l'aide de sa part au FMI. Rumeur infondée mais qui a mis le feu aux poudres. Mais au delà de cette rumeur, dés lundi, les marchés avaient mal réagi au plan de sauvetage Grec. Beaucoup d'investisseurs pensent encore que l'Allemagne hésite encore à l'entériner et une immense majorité ne croit pas que la Gréce parviendra à appliquer ce plan d'austérité drastique. Et je pense que c'est l'Allemagne qui finalement hier a le plus déstabilisé les marchés en envisageant la possibilité d'une faillite organisée des Etats
Qu'est ce qu'on entend par faillite organisée des Etats ?
C'est une sorte de Chapter 11 adapté aux Etats. Un Etat en grande difficulté comme la Gréce par exemple n'est plus aidé par l'Union Européenne que si les créanciers acceptent une restructuration de la dette. En gros les 100 de dettes deviennent 60 et on repart sur des bases plus saines. C'est un scénario d'ailleurs que les Allemands défendent dés maintenant pour la Grèce, plutot que l'aide qui a été votée.
Qu'est ce qui pourrait rassurer les marchés?
Qu'il y ait un pilote dans l'avion en Europe. Un patron. La vraie patronne aujourd'hui c'est Angela Merkel mais, malheureusement, elle n'a pas trés envie de défendre les pays faibles de l'Europe et chaque jour qui passe, grâce à la baisse de l'euro et des taux allemands, son pays engrande des milliards. Il faut que l'Europe trouve une voix qui puisse faire peur aux spéculateurs et rassurer les investisseurs. Il faut également que l'Europe mette en place des mesures violentes contre la spéculation, des mesures simples à implémenter. Et il faut que la Banque Centrale Européenne intervienne. Sur le marché des changes pour soutenir l'euro et sur le marché secondaire des dettes des pays attaquées. Tout cela n'est pas encore pour aujourd'hui. Mais peut être pour demain...
