J'espère que ceux qui nous annonçaient la fin de l'euro avant Noel auront la décence de se taire en 2012. Comme nous vous le disons ici depuis des semaines, même au plus fort de la tempête, l'Europe a plus fait pour sa construction économique et financière en quelques semaines qu'en plusieurs années. L'heure est venue de se concentrer sur la croissance.
Avec l'intervention concertée des banques centrales hier, est ce qu'on s'achemine vers un règlement de la crise Européenne ?
Disons que depuis lundi on y voit plus clair et le marché salue d'ailleurs avec une belle hausse les perspectives sur l'Europe. En fait, il n'y aura pas une solution miracle par exemple la très attendue intervention de la Banque Centrale Européeenne pour racheter toutes les dettes des pays en difficulté, une intervention que l'Allemagne avait refusée. On voit se mettre en place un ensemble de mesures coordonnées qui va donner à l'Europe un répit pour oublier quelques mois la dette et se concentrer sur la problématique de la croissance.
L'intervention d'hier étant la première mesure
On a en fait plusieurs pièces dans ce puzzle. Tout d'abord une super zone euro avec les pays encore triple A de la zone plus l'Italie qui vont s'engager sur des critères stricts de dette, de déficit et de convergence fiscale. Par le biais de traités bilatéraux. Ce sera annoncé le 9 décembre. Ensuite une intervention du FMI qui va assurer le financement de l'Italie et peut être de l'Espagne grâce, entre autres à des prêts de la BCE. Également la finalisation du Fonds de Solidarité Européen, le FESF, avec des moyens accrus et d'éventuels financements de pays émergents. Et enfin un engagement des banques centrales, comme hier, à fournir toutes les liquidités nécessaires aux banques.
Est-ce que c'est le bout du tunnel?
Comme je l'ai répété ici, même si j'ai étonné quelques lecteurs, l'Europe a plus progressé en quelques semaines qu'en quelques années. L'Europe a marqué une nouvelle étape dans sa construction, la convergence économique et financière. Dommage pour ceux qui nous annonçaient que l'euro ne passerait pas Noël, j'espère qu'ils auront la décence de se taire en 2012. Mais maintenant le plus dur reste à faire: trouver les moyens de relancer la croissance. C'est sur ce sujet qu'il va falloir concentrer tous les efforts.
