Mercredi 30 juin

Tous les regards se portent sur les banques européennes à la veille d’un stress test grandeur nature. En effet, les banques européennes devront rembourser jeudi à la BCE 442 milliards d’euros qui leur ont été prêté il y a un an en pleine crise de liquidités.

Vraisemblablement, les quelques 1 100 banques parviendront toutes à honorer cette échéance cruciale. En prévision de cette date butoir, les banques, qui redoutent une déstabilisation du système financier, ont placé des quantités pharaoniques de liquidités, avec un pic à 400 milliards d’euros, sur les comptes de la BCE, pourtant faiblement rémunérateur à 0,25%.

Mais une fois remboursée les crédits accordés, auront-elles suffisamment de liquidités pour ne pas gripper le marché interbancaire ? Hier, la crainte d’un assèchement brutal des liquidités, le sang de l’économie, a refait surface. L’euribor, c’est-à-dire le coût d'emprunt sur le marché interbancaire de la zone euro, a atteint son plus haut niveau depuis neuf mois à 0,761%. D’autant plus que la BCE compte serrer le robinet à liquidité, ou tout du moins d’octroyer des prêts à plus court terme, de 3 mois maximum. Les banques espagnoles, grecs, portugaises, qui suscitent le plus de craintes de la part des marchés, et dont la seule source de financement est la BCE, font grise mine.

Au delà de cette échéance cruciale, les banques font office de thermomètre du degré d’aversion au risque. Si elles plongent, c’est la bourse qui pique du nez. La séance d’hier nous a fourni un exemple magistral. Les valeurs bancaires ont fortement plongé, entraînant l’ensemble des places financières dans les abîmes, comme en témoigne l'indice Stoxx des valeurs bancaires européennes qui accuse un net repli de 4,5%. En ce qui concerne Paris, BNP Paribas a perdu 6,92%, SocGen chute de 6,45%, Dexia cède 5,78%, enfin, Credit Agricole signe la plus mauvaise performance avec un repli de 7,94%.

Valeurs cycliques par excellence, les bancaires jouent au yoyo. Aujourd’hui, c’est le scénario inverse. Elles font la course en tête. A la mi-séance, Crédit agricole prend 3,82%, BNP 3,43%, Société Générale 3,14%. Mais le rebond n’est pas suffisant pour rattraper le terrain perdu. Ainsi, les banques françaises ont vu s’envoler en fumée le tiers de leur capitalisation boursière en l’espace de six mois.

Ces marchés, extrêmement volatils, qui évoluent brutalement à la hausse ou à la baisse, traduisent le signe d’une perte de confiance et du regain d’inquiétude, notamment sur la crise de la dette de la zone euro. La BRI, la banque des banques centrales, ajoute son grain de sel et s’alarme de la dérive des dettes publiques, exhortant les Etats à la rigueur budgétaire sans plus attendre. D’ailleurs, ces tensions se répercutent également sur le marché obligataire où les écarts de rendement entre les emprunts d'Etat émis par les pays de la zone euro et les titres allemands de référence se creusent.

Mais en toile de fond, c’est la vigueur de la croissance économique mondiale qui est mise en doute.

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