L’agence de notation Standard and Poor’s a annoncé lundi 18 Avril avoir abaissé à négative la perspectives de la note AAA de la dette des Etats-Unis. Il s’agit en fait de la dette de l’Etat fédéral américain.
En effet, la dette publique américaine peut être séparée entre dette fédérale, c'est-à-dire la dette des administrations fédérales, et la dette des administrations subfédérales, c'est-à-dire la dette de chaque Etat Fédéré et des collectivités.
Les Etats-Unis sont une République d’Etats et chaque Etat fédéré jouit d’une grande autonomie en matière budgétaire, tout comme certaines villes et collectivités locales.
Selon Standard & Poors, les Etats fédérés ont, contrairement au gouvernement américain, adopté des plans de rigueur stricts, en augmentant leur imposition et en taillant non seulement dans leurs investissements mais aussi dans leurs budgets de fonctionnement comme l'éducation.
De plus, ces Etats n’ont pas le droit de faire de déficit.
La dette des administrations subfédérales représente 2500 milliards de dollars, soit à peine plus de 10% de l’ensemble de la dette publique et para publique américaine.
Sur les cinquante Etats américains, onze sont aujourd'hui notés "AAA", dont dix avec une perspective stable et un avec une perspective négative.
L'Etat le moins bien noté est le plus peuplé d'entre eux, la Californie: noté "A-" avec perspective négative, soit cinq crans en dessous de "AAA".
Mais S&P a laissé inchangées la note de dette et la perspective des Etats fédérés américains, indiquant que même s’il y a avait une interdépendance entre le financement du budget fédéral et ceux des Etats fédérés, ces Etats ont une latitude considérable pour augmenter leurs recettes et jouer sur leurs dépenses
La dette de l’Etat Fédéral américain, qui est proche de 15 000 milliards de dollars est bien plus inquiétante.
Il faut dire que l’Etat Fédéral américain, en plus de rembourser les déficits des Etats Fédérés par des subventions, a son propre déficit. L’Etat a dépensé des milliards de dollars depuis la crise des subprimes de 2008 pour renflouer le secteur bancaire et soutenir la conjoncture. Aujourd’hui, Il est pressé par les remboursements d’emprunt qui sont de plus en plus importants et obligent l’Etat à emprunter plus pour rembourser ces déficits, comme un cercle vicieux.
La limite maximale de la dette publique américaine autorisée par le Congrès est de 14 290 milliards de dollars. Ce plafond, qui avait déjà été relevé par le congrès en Février 2010, devrait être atteint d’ici le mois de Mai.
Le secrétaire au Trésor Timothy Geithner avait écrit le 6 janvier au chef de la majorité au Sénat pour lui demander de relever une nouvelle fois ce plafond,
Si le plafond ne devait pas être relevé, les États-Unis disposeraient d'un délai pouvant aller jusqu'à huit semaines, pas plus, avant de se retrouver en défaut de paiement.