Une note du FMI estime à 200 milliards d’euros le déficit en capital des banques européennes.
Christine Lagarde, persiste et signe, Selon le Financial Times , une note de travail du Fonds (non avalisée par le conseil de l'institution) estiment que les banques européennes verraient leurs fonds propres « durs » fondre de 200 milliards d'euros (soit 10 à 12 % du total) si elles devaient comptabiliser en « valeur de marché » leur exposition au risque souverain de six pays (Grèce, Irlande, Portugal, Italie, Espagne, Belgique). Un argument de plus en faveur de ceux qui estiment que les banques européennes sont sous-capitalisées, contrairement aux affirmations des derniers « stress tests », menés en juillet sous l'égide de l'Autorité bancaire européenne (EBA), mais qui rejoint l’analyse de l’IASB.
Dans une lettre adressée à l'Autorité européenne de contrôle des marchés (Esma), l'IASB met en garde les régulateurs contre le recours par certaines entreprises à des méthodes internes de valorisation de la dette publique de la Grèce plutôt que par utilisation des prix de marché. Or, les normes comptables imposent d’apprécier les actifs au prix de marché, et non à travers des méthodes internes de valorisation, mais ce faisant, elles représentent un facteur d’incertitude du fait même de cette dépendance aux conditions de marché qui se sont considérablement détériorées en aout.
Ces établissements auraient dû par conséquent passer des provisions et des dépréciations plus importantes sur la dette souveraine grecque lors de la publication de leurs derniers résultats.
La dette grecque ne pouvant être évaluée au prix du marché en raison du manque de liquidité des titres grecs, l’ensemble des acteurs censés participer à l’échange de dette grecque avait convenu d’une décote de 21% sur leurs actifs, soit 37 milliards d’euros au total.
Or, cette méthode de valorisation interne est erronée selon les régulateurs, dans la mesure où elle ne reflète pas ce qu’on appelle dans le jargon le « fair value », autrement dit, la valorisation du marché.
D’ailleurs, les établissements financiers, qui ont respecté la méthodologie du fair value, comme Royal Bank of Scotland, ont opté pour des décotes beaucoup plus lourdes, de l'ordre de 50%, alors que BNP n’a déprécié que 21% de ses actifs grecs.