Lundi 12 juin

Ça va, on peut plaisanter non? Vous vouliez que je titre comme tout le monde: "le raz de marée", "le tsunami", "un coup de maître" "l'OPA" ou "Macron en marche vers une majorité écrasante"? A l'heure du parti unique, de l'opinion unique sur Macron, de la nouvelle pensée unique, on essaie de se différencier comme on peut et ce n'est pas facile...

ON DIT QUOI DES LÉGISLATIVES ?

Ce que tout le monde dit. Que Macron est un génie et continue à avoir en plus la baraka, que personne ne pensait qu'il serait élu et que personne ne pensait qu'il aurait la majorité, que le taux d'abstention est à un niveau record et ça c'est très dérangeant; que le PS a disparu et tous ses ténors avec lui (90% de députés en moins, c'est plus qu'un tremblement de terre), que le FN a échoué encore et c'est tant mieux, que Mélenchon veut croire qu'il a réussi alors qu'il a échoué et c'est tant mieux et que les Républicains, écartelés entre ceux qui sont en marche, ceux qui ne sont pas en marche mais soutiennent en marche et ceux qui voudraient être dans l'opposition, se sont aussi effondrés. Macron a réussi à mettre KO tout le système politique. Cela restera dans l'histoire et sera étudié pendant des décennies dans les cours de stratégie politique et... même les cours de marketing.

UNE SECOUSSE INATTENDUE

Il s'est passé un évènement surprenant vendredi sur les marchés. Le Nasdaq qui volait de record en record avec une hausse de 20% depuis le début de l'année avec ses GAFAM ou autres FAANG écrasant la concurrence, un peu comme la République en Marche, a chuté. Contre toute attente. Sans prévenir. Près de 2% de baisse. 2.7% de baisse pour les valeurs technologiques du S&P 500. Pour l'instant aucune explication autre qu'une prise de bénéfices logique après une progression aussi spectaculaire. À suivre.

CETTE SEMAINE LA HAUSSE DES TAUX ?

On attend cette semaine la décision de la Banque centrale américaine. Et c'est un évènement très important. Elle devrait relever ses taux. Pour la deuxième fois de l'année. Et pour la quatrième fois depuis fin 2015. Je dis « elle devrait » car la probabilité qui était à 100% a légèrement baissé suite à des indicateurs américains plus soft. Il y avait également une certitude absolue qu'on aurait 3 hausses de taux mais certains ne parient plus que sur 2 hausses de taux. Mais le plus étonnant c'est que cette remontée de taux par la FED qu'on redoutait tant en 2015 et en 2016, qui était considérée un peu comme un de ces évènements qui, comme le Brexit, ou l'élection de Trump, pourrait provoquer un accident de marché, n'a eu que très peu d'impact sur les marchés.

PEU D'IMPACT SUR LES INDICES BOURSIERS, PEU D'IMPACT SUR LES TAUX LONG TERME

Le resserrement de la politique monétaire n'a pas empêché les indices boursiers, surtout américains, de tester des nouveaux records. Mais peu d'impact aussi sur le marché des emprunts d'État américains, donc des taux long terme. Il était évident qu'avec la hausse des taux par la FED et qu'avec l'accélération de la croissance américaine, les taux long terme ne pouvaient que monter et dépasser, sur le 10 ans, largement les 2.50% pour aller s'équilibrer vers les 3.5 voire 4%. On est très très loin du compte. Les taux à 10 ans n'ont pas monté, ils ont baissé. On avait connu la même situation entre 2004 et 2006, et le patron de la FED de l'époque, Alan Greenspan, avait utilisé le terme devenu célèbre de « conundrum », d'énigme.

POURQUOI CETTE ÉNIGME?

Des explications à cette énigme. Tout d'abord le fait que même si l'économie américaine croît et qu'elle est en situation de plein-emploi, il n'y a toujours pas d'inflation et surtout les perspectives d'une vraie accélération pour aller vers les 4% de croissance promis par Trump se sont éloignées. D'autre part, les emprunts d'État américains restent une valeur refuge prisée et des valeurs refuges qui rapportent encore plus de 2% quand les taux en Allemagne par exemple sont proches des zéro, c'est encore une opportunité. Et pour finir, comme on le répète depuis quelques semaines, les marchés sont clairement divisés. D'un côté les indices boursiers sont résolument optimistes, de l'autre les marchés de valeurs refuges, comme les emprunts d'État américain ou encore l'or ou le yen, eux s'inquiètent un peu de la géopolitique mais aussi de l'euphorie qui règne sur les indices boursiers. Une situation paradoxale.

DEAD WOMAN WALKING

C'est ainsi que George Osborne, l'ancien ministre des Finances anglais, décrit Theresa May. Pour de nombreux conservateurs, les heures de May sont comptées même si elle s'accroche à son poste. Elle n'est pas encore parvenue à constituer une majorité au Parlement, elle continue à négocier avec le Parti ultraconservateur Unioniste Irlandais. Le choc des élections britanniques continue à se propager. Theresa May a promis à Angela Merkel que les négociations pour le Brexit commenceront à la date prévue mais le camp des anti-Brexit se reprend à rêver.

UBER SANS PATRON?

Travis Kalanik, patron et cofondateur d'Uber, est sur la sellette. Celui qui fait campagne, notamment dans le dernier numéro de "Fortune", pour expliquer qu'il n'est pas ce que tout le monde ou presque dit de lui, un "asshole", pourrait être poussé à prendre un congé sabbatique d'un an minimum après une série de révélations sur son leadership et le fonctionnement de la société. Cela n'empêche pas Uber d'être encore valorisé 70 milliards de dollars et d'être encore une success story spectaculaire. À lire, ça vient de sortir, "Wild Ride: Inside Uber's Quest for World Domination".

REVOYEZ EN REPLAY C'EST VOTRE ARGENT EXCEPTIONNEL

Nous avons rejoué la semaine avec nos Jedis de l'économie et de la finance, qui vous ont donné quelques conseils. Emmanuel Lechypre; Alain Pitous de Talence Gestion; Valerie Plagnol du Cercle des Épargnants; Pascale Seivy, de Pictet & Cie, Christopher Dembik, de Saxo Bank et Pauline Tattevin. De l'éco, de la finance et du fun. Vous souhaitez voir le replay ? C'est ici

LA BONNE NOUVELLE DE LA SEMAINE
À partir de ce Jeudi, le 15 Juin, vous pourrez téléphoner quand vous serez dans n'importe quel pays européen sans vous faire dépouiller. C'est la fin du "roaming". Finies les notes imprévues à plusieurs centaines d'euros.

LES BANQUES AMÉRICAINES TOUTES PUISSANTES

No limit. Trump a tenu sa promesse et fait passer cette semaine à la Chambre des représentants une loi qui abroge la plupart des contraintes qui pesaient sur les banques américaines. Elles sont à nouveau libres. Libres de spéculer, libres de vendre des produits à haut risques à des personnes qui ne sont pas habilitées à les acheter, libres de refaire sauter la planète. Même si le texte va être amendé au Sénat, la Finance américaine va bénéficier d'un avantage compétitif sans précédent. Entre la domination de la Techno américaine et la domination de la Banque américaine, on est mal barré.

ON S'EN FOUT ?

Ne mangez pas de carambar cette semaine, les chirurgiens-dentistes sont appelés à une grève nationale; SFR lance aujourd'hui la seule chaîne culinaire en France, My Cuisine; Nadal est très fort, 10ème Roland Garros gagné; Arrêtez de tartiner, le cours du beurre a doublé en un an; Boire de l'eau glacée fragilise la gorge et agresse l'appareil gastro intestinal; Le PSG veut se payer Mbappé (je répète ce qu'on me dit même si je ne connais rien au foot); Lissandro Cuxi, le "Bruno Mars Français" a gagné The Voice.

VOILA C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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