Lundi 21 mars

Le tremblement de terre survenu au Japon est une catastrophe au sens littéral du terme, c’est-dire qu’il y aura un avant et un après le séisme. Le japon doit faire face à la plus grande catastrophe humaine, écologique, et économique depuis la seconde guerre mondiale. Il y a deux façons de voir les choses. A court et à moyen terme.

A court terme, on sait d’ores et déjà que l’enchainement de catastrophes survenues au Japon va amputer significativement la croissance car son impact entraine une destruction de capital fixe, notamment de l'appareil industriel.

Quelles conséquences pour l’économie mondiale ? Le japon est certes, la troisième puissance économique mondiale mais son poids ne représente que 8.7% du PIB mondial selon JP Morgan. L’effet induit sur le reste de l’économie mondiale devrait rester modéré, le Japon étant un petit importateur, et qui plus est important essentiellement des matières premières. Les analystes estiment que si l’activité se contracte de 5% annualisé sur le trimestre en cours, l’impact direct sur la croissance mondiale sera de seulement 0,3 points de PIB. En clair, la tragédie qui se déroule au Japon ne risque pas de faire basculer les économies dans une spirale déflationniste.

A ce stade, toute estimation est à prendre avec des pincettes, mais l’impact du tremblement de terre et du tsunami sur l’économie nippone s’annonce plus important que le séisme de Kobe en 1995. Ce dernier avait coûté 10.000 milliards de yens (122 milliards de dollars) et des pertes d’activité de l’ordre de 3 500 Mds Yen, soit 2,5% du PIB. Celui du nouveau désastre est estimé entre 10.000 et 15.000 milliards et devrait amputer de 4% le PIB.

Pour mettre en lumière les conséquences du séisme, puis du tsunami sur l’archipel, il convient de savoir que le poids des régions sinistrées est marginal : les zones dévastées pèsent 6,2% du PIB, 6,8% de la population, 7,2% du stock de capital privé, et 6,2% du stock de logement, selon une étude de Barclays. La partie côtière qui a été touchée par le tsunami était une zone essentiellement agricole. Les infrastructures de la côte nord-est du Japon ont été lourdement endommagées. Parmi elles six ports sont touchés, dont quatre très fortement. (A relativiser car ce ne sont pas des ports majeurs pour les exportations.)

Autre dommage collatéral du séisme sur l’activité économique, les coupures d’électricité. Outre la centrale de Fukushima, plusieurs centrales ont été arrêtées, entraînant une baisse de capacité de l’ordre de 25%. L’impact direct de la baisse de production d’énergie devrait être de 0,02% du PIB (Nomura). Pour faire face a cette baisse de la production d’électricité, les japonais vont importer plus d’énergies fossiles, et en premier lieu, du gaz et du pétrole. Le Gaz naturel s’est d’ailleurs envolé de 3.9 dollars avant le séisme à 4.2 dollars, soit un bond de 8%

A moyen terme en revanche, l’activité économique va accélérer afin de reconstruire le pays. C’est ce qui s’est produit lors du séisme de Kobé en 1995, l’effort de reconstruction a eu un impact positif sur l’activité grâce à l’activité de construction. Selon une étude de Mizuho, les 8 500 Mds Yen de dépenses de reconstruction ont entraîné un volume d’activité de 15 900 mds Yen (environ 3% de PIB).

Il convient de procéder par étapes. L’industrie, secteur prépondérant de l’économie (avec 39 % du produit intérieur brut, et 33 % de la population active,), est très dépendante des importations de matières premières et d’énergie. Le pays produit du riz et du soja, mais les cultures risquent d’être contaminées par le nuage radioactif, or la contamination du sol dans la région de Tokyo pourrait avoir un impact durablement négatif sur la confiance des consommateurs dans les légumes produits localement. Les Japonais vont donc avoir besoin d’importer en grande quantités des produits de base, c’est-à dire des produits agricoles (blé, soja, riz, maïs) afin d’éviter une situation de pénurie.

Par ailleurs, à Tokyo, des doses de césium ont été détecté dans les canalisations de la ville. Une présence radioactive certes, mais infinitésimales, en tout cas inférieur au seuil légal. Cependant, la présence de ses particules radioactives dans le robinet pourrait inciter les habitants à acheter de l’eau minérale. Les personnes fragiles (femmes enceintes, malades, personnes âgées, nourrissons) seront fortement incités à consommer de l’eau minérale. Dans ce contexte, privilégier les leaders du secteur, tels que Danone ou Nestlé.

Dans un second temps, ils auront besoin de reconstituer leurs stocks, puis de reconstruire ce qui implique des importations massives de bois, cuivre, acier ciment. Plus encore, les japonais vont renforcer ou tout du moins rebâtir avec des normes sismiques exigeantes. Il n’existe pas, a priori, un matériau plus « parasismique » qu’un autre. Cependant, les normes parasismiques nécessitent une bonne résistance mécanique, ce qui implique un savoir faire et des métaux résistants tel que l’acier, les alliages d’aluminium, le bois et, dans une moindre mesure, le béton armé.

Imaginez que tout est à refaire, les autoroutes, les chemins de fers, les ports, les routes, les écoles… Dans ce contexte, nous vous conseillons de privilégier les leaders dans leur secteur, qui ont une véritable expertise, ont une renommé international dans le BTP et le géni civil. Et surtout, des multinationales qui ont un véritable savoir faire et sauront répondre aux exigences qualitatives des Japonais.

Dans ce cas, pourquoi ne pas mettre en portefeuille Caterpillar (PER 25), Arcelor Mittal, Bouygues qui est un des leaders mondiaux dans les domaines du bâtiment, mais également dans l'hydroélectricité en construction de barrages, et de digues, réduit a néant par le Tsunami. Le Japon va devoir entreprendre des travaux titanesques en infrastructures, et dépenses de construction. Parmi les leaders européens, privilégiez, Bouygues et Vinci, Hochtief, ABB, Holcim

La thématique "énergie alternative" pourrait resurgir, face à la défiance vis a vis de l’industrie nucléaire mais le secteur reste embryonnaire. Le japon ne va pas remplacer du jour au lendemain ces centrales par des éoliennes. Vous pouvez investir dans ce secteur, mais uniquement à titre spéculatif car le secteur pourrait subir des prises de bénéfices appuyés (souvenez vous de Théolia qui s’est envolé de +20%, avant de chuter de 14% dans les séances qui ont suivi)

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