Lundi 27 juin

La Grande-Bretagne n'a pas voté à 51.9% pour le Brexit et à 48.1% contre. Elle a voté à 60/40 et même à 65/35 pour, ou contre. En effet, ce qui est frappant quand on analyse les résultats du referendum,c'est de voir à quel point la Grande-Bretagne est divisée, par région, par âge, par classe sociale. Le vrai risque pour la Grande-Bretagne est un risque d'implosion.

IL N'Y A PLUS DE GRANDE-BRETAGNE

Il y a Londres et la City, victimes du syndrome versaillais, totalement déconnectés du reste du pays, de sa réalité, de ses inégalités. Certains réclament même que Londres devienne autonome et reste accrochée à l'Europe. Il y a l’Écosse, historiquement et culturellement attachée à l'Europe. Un référendum en Écosse et son indépendance sont inévitables. Il y a l'Irlande, européenne, au Nord comme au Sud, où certains rêvent à nouveau de réunification. De l'autre côté il y a le Pays de Galles et le Nord du Pays, totalement et viscéralement anti-européens.

LES JEUNES CONTRE LES SENIORS

Il y a des jeunes. Des jeunes qui ont massivement voté, quand ils ont voté..., pour le IN car ils sont déjà, dans leur vie quotidienne, européens, et même internationaux. Et il y a les seniors farouchement accrochés à leurs avantages ou farouchement révoltés contre la dégradation de leur situation.

LES CLASSES MOYENNES CONTRE LES CLASSES AISÉES

Il y a les laissés pour compte et les classes moyennes de plus en moyennes inquiets,de plus en plus fragiles, de plus en plus exposés aux conséquences, réelles ou fantasmées, de l'immigration. Et il y a les tranches plus privilégiées de la population qui vivent de plus en plus dans une bulle. La Grande-Bretagne n'est pas coupée en deux, elle est en fait coupée en plusieurs régions, en plusieurs tranches d'âge, et en plusieurs classes sociales. Elle risque l'implosion.

QUI SOUFFRIRA LE PLUS ?

c'est le grand jeu depuis les résultats du referendum. Déterminer qui de l'Europe ou la Grande-Bretagne souffrira le plus du Brexit. La réponse? "Les deux mon capitaine!!". La Grande Bretagne s'en sortira mais elle va souffrir pendant une longue période de transition. L'Europe s'en sortira aussi mais on ne sait pas à quoi elle ressemblera, quels pays en feront encore partie et si elle sera resserrée ou totalement desserrée. Au jeu du Brexit, il n'y a pas de gagnant en Europe.

LA DIFFICULTÉ DU CAMP DU BREXIT

est qu'il n'existe pas vraiment. C'est un amalgame de partis comme le parti d'extrême droite UKIP et de parties de partis, au sein de tous les grands partis et en particulier du parti Conservateur. Dès lors, gouverner et négocier ne va pas être simple. Et le risque d'enlisement élevé.

INTÉRESSANTES

les élections Espagnoles. Le Brexit aurait-il eu l'effet inverse à celui de contagion attendu? Le réveil avec la gueule de bois post Brexit des Britanniques a-t-il effrayé ceux qui pensaient que les votes sanctions n'avaient pas de conséquence réelle? Ce qu'on observe c'est que le parti de Rajoy a progressé même s'il n'a pas la majorité absolue et que Unidos Podemos d'extrême gauche n'est pas parvenu à passer devant le Parti Socialiste traditionnel. Le pays reste néanmoins ingouvernable et on parle déjà de nouvelles élections dans un an.

ET SUR LES MARCHÉS ?

Une des conséquences du Brexit va être une volatilité très élevée sur les marchés. Au moins pendant quelques semaines. Mais c’est en fait un tout petit peu plus compliqué que ça. Le plus grand risque des mois à venir n’est pas la hausse de la volatilité mais l’effondrement de la liquidité. Dès vendredi certaines banques ont déjà réduit leurs activités de trading au strict minimum. Sur tous les marchés. Les investisseurs institutionnels eux vont suivre. Devant l’absence totale de visibilité, sur les marchés mais plus simplement sur l’avenir de la finance à Londres, en Europe, l’évolution de l’Union Européenne et de la zone euro, quelle banque, quel assureur, quel fonds classique va se risquer à prendre des risques. Qui va vendre ses portefeuilles d’actions qui ont déjà subi un gros choc ? Qui va en acheter pour jouer le moyen ou long terme ?

LE POUVOIR SANS PARTAGE DES BANQUES CENTRALES

Et une fois de plus, ce sont les banques centrales qui vont prendre le pouvoir. Sur le marchés des emprunts d’État et maintenant d’emprunts d’entreprise, on peut dire qu’il n’y a plus un vrai marché soumis aux règles de l’offre et de la demande, on a un marché artificiel, massivement alimenté et manipulé par les banques centrales. Sur le marché des changes, on risque d’avoir la même chose avec des interventions individuelles ou concertées et ça a déjà commencé vendredi.

IL N'Y A PLUS DE MARCHÉ

Les banques centrales interviennent sur les marchés des taux et des monnaies, mais elles commencent aussi, directement ou indirectement, à intervenir sur les actions. Au Japon, la Banque centrale peut acheter des actions. Si le Nikkei a tenu ce matin, malgré un yen qui s’est renforcé, ce n’est ni le fruit du hasard, ni le résultat de l’offre et de la demande. Si Londres a mieux tenu vendredi que les autres places financières européennes, ce n’est pas que les marchés pensent que la Grande-Bretagne souffrira moins que l’Europe comme je l’ai entendu, c’est tout simplement que la Banque Centrale, par le biais d’investisseurs institutionnels para-étatiques, a soutenu son marché pour éviter la panique. Devant l’impuissance grandissante et l’effondrement du pouvoir politique, et devant la désertion à venir des investisseurs sur les marchés, les banques centrales vont encore accroître leur pouvoir.

QUEL TIMING POUR LE BREXIT ?

Personne ne sait. Les Britanniques, même ceux qui ont soutenu le Brexit, sont divisés sur la question. Boris Johnson veut aller le plus lentement possible car il sait que les négociations seront compliquées et qu'une fois le fameux article 50 invoqué, le compte à rebours commencera. Les Européens sont divisés. Hollande joue les durs mais n'a aucun pouvoir. Merkel, elle, veut qu'on prenne son temps. Elle ne veut pas "punir" les Anglais. Elle veut au contraire les laisser s'enferrer dans le doute, rêvant peut-être d'un renversement de situation, d'un blocage institutionnel en Grande-Bretagne, et, qui sait, d'un nouveau referendum.

UN NOUVEAU REFERENDUM EST-IL ENVISAGEABLE ?

Oui. Pas du fait des plus de trois millions de personnes qui ont signé une pétition sur Internet. Ce sont les mêmes qui ont voté contre le Brexit. Pas du fait du fantasme médiatique du week-end: "Le Bregret", la supposée masse d'électeurs qui auraient voté pour le Brexit en croyant qu'il ne passerait pas et qui regrettent déjà leur décision. Non. Du fait d'un blocage constitutionnel. Si par exemple, le Parlement décidait de ne pas entériner la décision démocratique du referendum, il y aurait dissolution du Parlement, nouvelles élections législatives et si la nouvelle Chambre était largement pro-européenne, après un vote démocratique, un nouveau referendum serait possible. C'est un scénario possible. C'est ce scénario que joue Angela Merkel.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

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