A peine adopté, à peine appliqué, le plan Paulson est abandonné au profit d'un plan Paulson 2 tourné non plus vers les banques mais vers les entreprises et les consommateurs américains
Retournement spectaculaire aux Etats Unis hier sur le plan Paulson
Avant même d'avoir existé, le fameux plan Paulson, attendu comme un miracle et considéré il y en a encore quelques semaines, comme le package ultime de sauvetage de l'économie américaine , est déjà enterré. Voici le plan Paulson 2. Petit rappel. Le gouvernement américain devait utiliser 700 milliards de dollars pour recapitaliser les banques en difficulté mais surtout pour racheter les actifs toxiques, ces prêts immobiliers gangrénés, des banques. Changement de cap. Alors que 250 milliards de dollars ont déjà été injectés directement dans le capital des banques, le projet de rachat des prêts est abandonné. L'argent sera utilisé pour recapitaliser des entreprises américaines, plus seulement des banques et des établissements de crédit à la consommation.
Pourquoi ce retournement ?
Plusieurs raisons avouées et non avouées. Paulson évoque l'urgence de la situation. La dégradation accélérée de la situation économique nécessite une intervention directe. Le rachat de prêts toxiques n'aurait pas produit d'effets sur l'économie avant plusieurs mois, voire plusieurs années. La réalité est plus brutale. La consommation aux Etats Unis s'est arrêtée totalement et il faut la relancer coute que coute. Et des pans entiers de l'industrie américaine, comme l'industrie américaine, s'écroulent et nécessitent une injection immédiate de liquidité.
Est ce que ce revirement va changer l'approche des gouvernements européens?
Ce changement vient définitivement détruire la crédibilité de Paulson, déjà largement entamée par l'erreur historique sur la décision de laisser Lehman aller à la faillite. Mais il a un avantage. Il renforce la cause de ceux, comme moi, qui militent pour des new deals économiques et surtout pour que l'état prête en direct aux ménages et aux PME, sans passer par les banques. La crise économique nécessite des interventions massives dans l'urgence. Paulson l'a finalement compris. Espérons que nous gouvernements réagissent aussi.