Dans les annonces faites hier par Nicolas Sarkozy, j'ai retenu l'annonce de la recherche de nouveaux indicateurs de richesse
Car c'est un sujet pour lequel je milite depuis des années. Sans entrer dans des détails fastidieux, le produit intérieur brut est un indicateur de croissance plus adapté au 19ème siécle industriel qu'au 21 ème siécle où les notions de bien être, de sécurité, de respect de l'environnement ont pris le pas sur l'économie purement marchande. Il est essentiel de réformer les mesures de croissance car l'utilisation des indicateurs actuels est non seulement dépassée mais dangereuse. Cette recherche d'alternative au PIB n'est d'ailleurs pas nouvelle. Elle date de 1990, date à laquelle les Nations Unies lancent l'indice de développement humain. On a assisté depuis à un foisonnement d'indices alternatives comme l'indice de santé sociale, le BIP 40, baromètre des inégalités et de la pauvreté ou encore l'ISP, l'indice de sécurité personnelle. ET plus récemment une série d'indices verts tournés vers l'environnement et le développement durable
Tout cela ce n'est il pas un peu du marketing pour cacher un déficit de croissance?
Absolument pas. Quand je vois les hordes d'économistes se battre pour savoir si la croissance en France en 2008 sera de 1.95% ou de 2.15%, je me dis qu'on a vraiment un train de retard. De même quand on nous explique que les 10% de croissance chinoise ou les 8% de croissance indienne sont directement comparables avec nos taux de croissance européens, j'ai vraiment l'impression qu'on compare des torchons avec des serviettes. Ces indicateurs désuets ne tiennent pas compte d'une autre forme de richesse devenue essentielle pour chacun.
Comme quoi par exemple?
Le niveau de pollution dans un pays. La couverture sociale. Le fait d'avoir accés à la santé pour tous. La sécurité physique quand on connait la violence qui régne dans certains pays à forte croissance apparente comme le Brésil. Vivre dans un pays où les enfants en bas âge ne travaille pas comme des esclaves. Tout cela vaut combien de points de croissance? Sans parler de toute une économie non marchande devenue de plus en plus importante, et l'exemple de Bill Gates est spectaculaire, l'économie caritative non comptabilisée. Nous ne pouvons pas aspirer à un nouveau modéle de société de bien être et continuer à utiliser le PIB comme seul indicateur. L'adoption de nouveaux indicateurs serait une vraie révolution économique.