Aprés des mois d'hésitation, l'administration et le Congres Américain ont décidé de prendre le pari de la relance plutôt que celui de l'austérite. Nous allons pouvoir juger d'ici quelques mois des résultats de deux modèles opposés: le modèle américain et le modèle européen imposé par l'Allemagne.
Tournant pour les Etats-Unis hier
Les Etats-Unis étaient hésitants depuis des mois. Entre une politique de relance et une politique d'austérité. En acceptant de reconduire les réductions d'impôts de Bush, y compris pour les plus aisés, l'administration Obama en accord avec le Congrés a choisi son camp. Cap sur la croissance. A tout prix. Entre la Réserve Fédérale qui joue la relance monétaire à outrance et le gouvernement qui vient de fait de lancer un nouveau package de relance économique, les Etats-Unis font un pari très différent de celui de l'Allemagne et des pays Européens, le pari que c'est par la croissance qu'ils résoudront et la crise et leur problème de dette
Un pari risqué pour le déficit budgétaire
Un pari très risqué. Une application à la lettre de la théorie keynésienne. Le problème c'est qu'en choisissant cette voie, les Etats-Unis acceptent un possible nouveau dérapage budgétaire et un risque d'inflation. Fitch a déjà averti que sans plan d'austérité, cette extension de la baisse des impôts pourrait coûter aux Etats-Unis son triple A. Les marchés n'ont d'ailleurs pas tardé à réagir. Et les emprunts d'Etat Américain ont lourdement chuté hier. Les taux longs américains remontent. 3.25% sur le dix ans ce n'est pas encore la panique mais c'est déjà un taux problématique.
La dette des Etats-Unis est tellement gigantesque que chaque point de hausse des taux représente plusieurs centaines de millions d'intérêt supplémentaire, des intérêts qui viennent accroître le déficit budgétaire. Les Etats-Unis sont entrés dans une course de vitesse. Il faut que la croissance permettre de contrer les effets négatifs sur leur déficit. Administration et banques centrale sont toutes voiles dehors et espèrent éviter la tempête. On peut parler maintenant de deux modèles européens et américains totalement opposés.
