La situation de la banque centrale Américaine est extrêmement complexe. Quoiqu'elle fasse, elle prend un risque à un moment où l'économie redémarre mais mollement et où l'excés de liquidités provoque de nouveaux déséquilibres
Le président de la banque centrale Américaine s'est exprimé hier sur sa stratégie de sortie de crise
ET le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a repris à son compte la devise de son prédécesseur qui était: si vous avez compris ce que j'ai dit, c'est que je me suis mal exprimé. Ce qu'a dit Bernanke hier était incompréhensible mais il ne l'a pas fait exprés pour brouiller les pistes. C'était incompréhensible car la situation actuelle de la politique monétaire américaine est inextricable. Voici les données, jugez par vous mêmes: l'économie redémarre mais mollement, l'inflation est sous controle mais elle peut déraper à tout moment du fait de l'excés de liquidités fournies par la FED, cet excés de liquidité provoque encore des dérapages de la spéculation mais n'arrive toujours pas dans l'économie réelle.
Une des conclusions c'est quand même que la banque centrale ne peut pas remonter les taux d'intérêt
Ca c'est acquis. Et on sait même quand elle montera les taux. Elle montera les taux quand on aura 4 mois successifs de création d'emplois supérieurs à 150,000 personnes. Mais ce qui est compliqué c'est d'arrêter les mesures d'injection de liquidités, c'est à dire la planche à billets, alors que l'économie ne donne vraiment pas de signe de vigueur.
Alors pourquoi les arrêter justement ?
Pour éviter la formation de nouvelles bulles. Une partie de l'argent injecté par la FED va directement sur les marchés pour alimenter des bulles comme les bourses des pays émergents par exemple. Et pour éviter des pertes colossales futures. La FED achéte en permanence des obligations du Trésor Américain. En cas de krach obligataire, elle subirait des pertes colossales qui viendrait gréver encore plus le déficit de l'Etat. Trés franchement, je n'aimerais pas être à la place de Ben Bernanke en ce moment.