Lundi 05 septembre

Séance de panique et de défiance sur les marchés européens. Après avoir perdu 3.6% vendredi, la spirale infernale s’accélère à Paris qui chute encore de 149 points, soit 4.73%. L’indice qui a oscillé tout au long de la séance autour du seuil psychologique des 3000 points clôture finalement à 2999.5. D’ailleurs, c’est vraiment la dimension psychologique qui a dominé la tendance aujourd’hui, avec un marché qui a fait plusieurs incursions sous le seuil fatidique des 3000, pour aller tester un plus bas à 2977 points en séance.

Une chute des marchés qui s’est accélérée avec le peu de volume, 3.4 milliards à Paris. Wall street étant fermé, la faiblesse du volume a accentué la volatilité. Ailleurs en Europe, francfort au plus bas depuis 2 ans termine sur une lourde perte de 5%, à 5260 points, idem à Milan -4.39%, Madrid 4.54% Londres -3.14%, L’euro stoxx 4.84%

Première source d’inquiétude sur les marchés, les craintes d’un double-dip aux Etats-Unis alors que l’économie à créer zéro emplois en aout. Craintes sur la croissance en zone euro aussi qui ralentit dangereusement comme nous l’ont confirmé la salve de statistiques publiées aujourd’hui plus inquiétantes les unes que les autres.

Confronté au ralentissement de l’économie mondiale, les objectifs de réductions des déficits fixés par les Etats sont de moins en moins crédibles. C’est ce qui se passe en Grèce qui ne pourra pas atteindre son objectif de 7.6% de déficit cette année alors que la récession s’aggrave.

Dans ce contexte, la crédibilité dans la capacité des Etats à honorer leurs créances et leurs objectifs de réduction des déficits est remise en cause. Par conséquent, les tensions sur la crise souveraine ont atteint leur paroxysme aujourd‘hui alors que les CDS inscrivaient de nouveaux plus hauts historique, notamment sur la France et sur l'Italie, ce qui reflètent les inquiétudes des investisseurs quant aux difficultés à empêcher la contagion de la crise de la dette aux poids lourds de zone euro.

Ils sont par exemple en nette hausse sur l'Allemagne à 82 points de base, sur l'Espagne à 406points, à 417 pour l'Italie un nouveau record, et à 2387 sur la Grèce. Pourtant, quand on voit que le CDS de la France, qui atteint 180 points, dépasse celui du Pérou ou des Philippines, cela démontre l’irrationalité et l’exagération à outrance des marchés.

Autre sujet qui cristallise les inquiétudes, la solidité du secteur bancaire européen, dont les bilans regorgent d’emprunts d’état grecs, portugais, espagnols, italiens. Le marché doute de leur solidité et plaide pour une recapitalisation immédiate, à l’instar de Christine Lagarde. Par ailleurs, les banques commencent à se méfier les unes des autres et rechignent de plus en plus à se prêter entre elles ; un signe précurseur d’une crise de liquidité. Du coup, c’est l’hécatombe. Lanterne rouge, Société générale s’effondre 8.64%, à 20.25euros, Axa 7.08%, 9.78 euros, BNP chute de 6.34% à 31.30euros, Natixis, -5.68%, 2.56 euros, Crédit agricole -5.5%, à 5.84 euros.

Les valeurs cycliques se distinguent également parmi les plus fortes baisses. Alcatel-Lucent, -8.09%, ArcelorMittal, -7.43%, Peugeot -7.08%, idem pour Renault -6.44%.

Sur le SBF120, pas de valeurs qui parviennent à clôturer dans le vert. A l’inverse, Faurecia chute de 8.44%, suivi d’Arkema -8.21%

Sur le marché des changes, l'euro a chuté sous le seuil de 1,41 dollar, à 1.4093 son niveau le plus bas niveau depuis un mois. L’euro recule également de 0.32% face au yen à 108.37. Le dollar yen est à l’équilibre, à 76.87. Le franc suisse valeur refuge s’envole de 1.4% contre l’euro, à 0.9045, de 0.6% contre le dollar de 1.4% contre le sterling.

La reine des valeurs refuges l’once d’or bondit de 1.27% pour renouer avec le seuil des 1900$.

Le pétrole consolide sur fond de ralentissement de l’économie mondiale ; le WTI recule de 2.36%, à 84.50$, idem pour le Brent qui cède de 1.23%, à 110.95$.

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