Vendredi 24 juin

Marc Fiorentino vous explique le Brexit. Alors que le IN semblait l'emporter dans les sondages de sorties d'urnes, c'est finalement une victoire du Out : La Grande-Bretagne devrait donc quitter l'Union Européenne. C'est une situation historique, sans précédent, un séisme. Le chaos.. D'un point de vue politique, économique et financier.

Le Brexit

Ce que nous vivons aujourd'hui est historique. Les heures, les jours, les semaines et les mois que nous allons vivre sont totalement imprévisibles et vont à jamais changer le paysage européen et international.

Brexit: Les conséquences politiques et économiques

La situation politique risque d'être bloquée pendant des mois. En effet, un referendum favorable au Brexit ne veut pas dire Brexit automatique. Il va falloir passer par des phases qui vont être extrêmement longue. D'abord, il faut un nouveau gouvernement britannique, puisque Cameron va démissionner. Il ne pouvait pas rester au gouvernement. Il a perdu toute crédibilité. Boris Johnson est en embuscade. Et on ne pourra pas éviter une dissolution du Parlement dans quelques mois et de nouvelles élections législatives. Ensuite, pour quitter l'Union Européenne, il va falloir que le nouveau gouvernement en fasse officiellement la demande. C'est le fameux Article 50. Et que cette demande soit approuvée par le Parlement. Cela va demander des années. Par contre, cela va déclencher une onde de choc et un nouvel élan pour les partis politiques populistes et indépendantistes : l’Écosse et l'Irlande du Nord, pro-européens, devraient demander leur indépendance. Les élections espagnoles arrivent et pourraient consacrer les partis anti-européens. L'Espagne elle-même pourrait être confrontée une nouvelle fois au désir d'indépendance de la Catalogne.

D'un point de vue économique, le Brexit arrive à un moment où l'économie mondiale est ralentie et ne parvient pas vraiment à redécoller. Au delà du Brexit lui-même, c'est la période longue d'incertitude qui va plomber l'économie britannique bien sûr, l'économie européenne et l'économie mondiale. Personne ne sera épargné.

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Brexit: Débâcle sur les marchés

C'est un krach. Il ne faut pas avoir peur des mots. C'est une situation équivalente voire pire que la faillite de Lehman.. Pire car personne, vraiment personne, ne sait ce qu'il va se passer pendant les mois qui viennent et comme vous le savez, les marchés détestent l'incertitude. Après avoir flambé hier à 1.50, la livre sterling s'est effondrée et se dirige vers les 1.30. Son plus bas niveau depuis 1985. Les investisseurs se ruent sur les valeurs refuges, le yen avec un dollar/yen autour de 100 et l'or par exemple. Les taux des emprunts allemands et autres emprunts de pays refuges vont s'enfoncer dans les taux négatifs profonds. Les indices boursiers s'effondrent. Durablement. Le Nikkei a déjà perdu 8%. Le CAC 40 a ouvert également en baisse de 11% vendredi matin. C'est une véritable onde de choc.

Les banques centrales ont l'arme au pied. Elles vont intervenir. Massivement. Et de façon coordonnée. Pour stopper l'hémorragie. Sur le sterling, mais aussi sur le yen. Elles attendent de voir à quel niveau les marchés vont se stabiliser momentanément et intervenir. Elles vont devoir intervenir régulièrement dans les semaines qui viennent pour tenter de limiter la volatilité qui s'est envolée. Leurs interventions seront efficaces sur le court terme mais ne devraient pas permettre de renverser les tendances.

Et après? Après la panique, on risque d'avoir un grand blanc : C'est à dire une évaporation totale de la liquidité. Après la panique, les investisseurs vont rester immobile.

Brexit: Que doivent faire les épargnants?

Prudence. Le Brexit est encore un symptôme de ce nouveau cycle économique dans lequel nous sommes entrés depuis des mois : Transition technologique et démographie vieillissante qui créent une croissance molle, avec peu d'emplois et une inflation faible. Depuis des mois nous prônons face à ce cycle qui est incompatible avec une hausse durable des actifs notamment des actions. Les épargnants Français ont une fois de plus fait le bon choix en privilégiant, contre toutes les incitations, les placements sûrs comme les fonds euros des contrats d'assurance vie et même, à nouveau depuis quelques mois, les livrets d'épargne.

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