C’est donc aujourd’hui que Theresa May va officiellement déclencher la procédure de Brexit. Et ce qui me frappe, c’est la façon dont les marchés ont totalement absorbé le choc du Brexit. Paradoxe et coïncidence, c’est le jour où la Grande-Bretagne se lance dans cette grande aventure, que les indices boursiers affichent des niveaux qu’on n’avait pas vus depuis longtemps.

PLUS DE VOLATILITÉ SUR LES MARCHÉS

C'est également en ce jour historique que la volatilité sur les marchés, l'indice de nervosité des marchés, s'enfonce à nouveau proche de ses niveaux records de baisse. Le message des investisseurs, aujourd'hui même, est clair : le Brexit est un non-événement pour les marchés.

LE BREXIT N'EST PAS UN NON-ÉVÉNEMENT

Pas du tout. C'est un événement majeur. Un événement majeur pour la Grande-Bretagne bien sûr et un événement majeur pour l'Europe. Nous allons entrer dans une période longue de négociations dont l'issue est incertaine, négociations entre la Grande-Bretagne et l'Union Européenne, mais négociations au sein même de la Grande-Bretagne comme l'illustre la demande officielle par le parlement écossais d'un nouveau referendum sur l'indépendance. Prenez juste un petit peu de recul et rappelez-vous, il y a dix-huit mois seulement, juste avant le referendum, à quel point l'éventualité du Brexit était considérée comme un Black Swan, un cygne noir, un de ces événements imprévisibles qui peuvent provoquer le chaos sur le marché.

COMMENT EXPLIQUER CE PARADOXE ?

Tout d'abord par le fait que les investisseurs qui ont paniqué après le referendum se sont brûlés les doigts et l'ont payé très cher. D'autre part, pour l'instant, parce que le Brexit n'a pas encore eu lieu, la Grande-Bretagne affiche une santé économique insolente illustrée par une croissance très élevée et le plein-emploi. Et enfin, par le sentiment général sur les marchés que la reflation, la sortie de la déflation et de la croissance zéro, est en marche et sera plus puissante que les aléas politiques qui peuvent frapper tel pays ou telle zone économique. C'est absolument fascinant de vivre ce paradoxe en direct.

TRUMP SE FOUT DE L'ENVIRONNEMENT

Pour lui, le réchauffement climatique est une vaste blague et une escroquerie montée par les écologistes. Et il va défaire, à coûts de décrets, toutes les mesures qui ont été prises dans le cadre des COP 21 et 22. Là encore, aucune surprise : il tient ses promesses de campagne. Il a donc commencé par supprimer toutes les contraintes liées à l'exploitation du charbon. Et il va bientôt faire de même pour l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste.

L'IMMOBILIER ANCIEN EN ÉBULLITION

Selon le baromètre national des Chambres notariales, les hausses de prix dans l'ancien vont s'accélérer et se généraliser. Le déséquilibre entre l'offre et la demande s'amplifie, un gap de 15 à 20%. On assiste également à une hausse du nombre de transactions. À Paris, on se rapproche des 9000 euros le m2 et les prix progressent dans toutes les grandes villes.

TESLA ET LA CHINE

Elon Musk a trouvé un allié puissant. Tencent Holdings, la plus forte capitalisation chinoise, a pris 5% de Tesla (le constructeur de voitures électriques). Cela représente tout de même un ticket de 1.8 milliard de dollars... Elon Musk s'est fendu d'un tweet pour souhaiter la bienvenue à un investisseur et à un "conseiller", laissant entendre que les liens entre les deux groupes pourraient se renforcer à l'avenir. Un pont entre la Chine et la Silicon Valley.

MACRON CANDIDAT DU FINANCIAL TIMES ?

Le Financial Times agite régulièrement la menace du Front National en mettant Marine Le Pen en première page. Et il semble considérer Macron comme la bonne alternative. Il lui consacre un article élogieux où le candidat est présenté comme un "Mozart de la Finance" et est encensé par ses anciens collègues. Le FT et les investisseurs anglo-saxons ont clairement choisi leur candidat.

LE TROISIÈME DÉBAT

risque de se terminer en joute verbale entre Dupont Aignan et Cheminade. Il devait avoir lieu le 20 avril sur France 2. Mais Mélenchon juge qu'il est trop proche du premier tour et ne veut pas prendre de risques. Et Macron envisage de faire de même.

DU CÔTE DES MARCHÉS

C'est l'euphorie. le CAC est au plus haut depuis près de deux ans avec une hausse de 0.57% à 5046 Pts. Le moral des ménages américains en forte hausse a redonné la pêche aux indices américains avec une hausse de 0.73% du S&P500 et du Dow Jones. Le dollar, s'est, un peu, raffermi en repassant au-dessus des 111 yens avec un euro à 1.08. Les taux à 10 ans américains remontent également un peu à 2.42% comme le pétrole à 48.60 dollars. L'or est stable à 1250 dollars.

ON S'EN FOUT ?

Pour le Figaro, un MBA est la voie royale pour devenir dirigeant d'entreprise; Martin Schulz, l'opposant d'Angela Merkel, a soutenu à Berlin la candidature de Benoît Hamon qui l'a lui-même soutenu pour les prochaines élections allemandes, et ce n'est pas un cadeau; La Guyane est en ébullition avec une manifestation massive hier; Uber s'est fait virer du Danemark; Le site Médisite donne un tuyau (aucun jeu de mots...) essentiel : pour réduire ses allers-retours aux toilettes la nuit, il faut diminuer sa consommation de sel; Enfin! après Londres et Berlin, pour la première fois, ce samedi, une boîte parisienne, le Concrete, péniche du collectif de musique électronique (sic) va ouvrir 28 heures d'affilée : mon week-end sera bien rempli.

DERNIÈRE MINUTE

Valls appelle à voter Macron. D'où l'utilité des primaires…

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