Les banques Françaises ont proposé un montage "volontaire" pour repousser leurs emprunts grecs. Un échange de 70% des emprunts arrivant à échéance dans les 3 ans qui viennent conte un emprunt Grec à 30 ans (50%) et contre un euro bond (20%). C'est un bon plan...pour elles.
Beaucoup de réactions sur la proposition Française pour la Grèce, on évoque les Brady Bonds
On rappelle en deux mots la proposition des banques Françaises. Reprêter à la Grèce sur une durée de 30 ans 50% des emprunts Grecs venant à échéance dans les 3 ans. C'est une idée. Elle n'est pas parfaite mais c'est déjà une bonne base de négociations. Et on évoque ce matin une initiative qui avait été prise en 1989 pour permettre aux pays d'Amérique du Sud de refinancer leurs dettes après leurs défauts massifs au milieu des années 80. Les créanciers qui détenaient des emprunts des pays d'Amérique du Sud en faillite pouvaient les échanger contre des emprunts à 30 ans, garantis par les Etats-Unis et à l'époque cette garantie était valable.
Un échange sans perte pour les créanciers?
Si. Et c'est là que la comparaison avec les Brady Bonds s'arrête. Aujourd'hui on parle de rallonger la longueur des emprunts mais pas de diminuer la dette Grecque dont le montant est si colossal que tout le monde sait qu'il ne pourra pas être remboursé. Dans le cas des Brady Bonds, les détenteurs d'emprunts de pays d'Amérique du Sud acceptaient d'abandonner plus de 50% de leurs créances en échange de ces obligations garanties. Aujourd'hui on pourrait faire pareil. On pourrait proposer aux créanciers de la Grèce de s'assoir sur 30 à 40% de leurs dettes en échange d'obligations émises par l'Union Européenne. Du coup, on allégerait le poids de la dette pour la Grèce et le risque pour les contribuables européens.
Pourquoi ne le fait on pas ?
Pour protéger les banques. Une fois de plus. Avec le système qu'ont imaginé les banques, elles ne prennent pas de perte. Elles repoussent le problème aux calandes grecques. On est encore en train de se mettre un poids sur le dos pour l'avenir pour éviter que les banques subissent les conséquences d'investissements toxiques qu'elles ont encore fait. Le plan des banques Françaises ressemble à un bon plan mais c'est finalement surtout un bon plan pour elles.