L’Australie est plus qu’un acteur majeur économique de la zone pacifique. C’est un pays a commencé à tisser de forts liens commerciaux avec la Chine. Un rapprochement qui n’est pas passé inaperçu par la France. ? Emmanuel Macron a prévu se rendre dans le pays au début du mois de mai pour évoquer la coopération bilatérale dans les domaines de la sécurité dans la région et de l'économie.
Bond de la croissance
L’Australie est un pays grand comme quatorze fois la France et occupe la place de 12ème puissance économique mondiale. Membre du G20, l’économie australienne a été l’une des plus performantes des pays développés pendant et depuis la crise financière mondiale. Une politique de grandes réformes, entamée dès les années 1980 avec la flottaison du dollar australien, a permis la modernisation rapide de l’économie. « En 2016, le pays a fêté en fanfare sa 25ème année consécutive de croissance et connaît, depuis 1991, une croissance moyenne annuelle de 3,5 %. Ce dynamisme, coupellé avec une rigueur budgétaire a permis à l’Australie d’être le seul grand pays développé à avoir échappé à la récession de 2008/2009.
Quelle est donc la recette magique de l’Australie ? L’économie du pays des kangourous a bénéficié depuis plus de dix ans du boum de l'industrie minière, grâce à la forte demande des pays émergents dont la Chine. Une forte complémentarité s’était alors établie entre une Asie en pleine croissance et une Australie riche de ses réserves minières (charbon, uranium, fer, or, lignite, nickel, plomb, cuivre…), énergétiques (gaz).
La croissance australienne est ainsi largement dépendante de l’expansion économique des pays asiatiques puisque le secteur minier représente 20% du PIB australien. Mais l’année 2013 aura été marquée par un ralentissement de l’activité avec une croissance de 2,5%. Ce petit coup de mou est lié à la baisse des investissements dans le secteur minier et énergétique, conséquence directe de la baisse des cours des matières premières et du ralentissement de la croissance en Chine. Toutefois, l’économie australienne dispose d'autres atouts comme une exportation massive de produits agricoles, le pays étant l'un des principaux exportateurs mondiaux de laine, de viande, de blé et de coton. Le secteur tertiaire occupe en outre une position dominante dans l'économie australienne avec un robuste secteur financier. L’Australie est en effet aujourd’hui le 6ème marché d’actions au monde et le 5ème marché mondial des Initial Public Offering (IPO).
Une Bourse « la tête en bas »
L'Australie dispose d'un des marchés financiers les plus développés d'Asie-Pacifique, la Bourse australienne étant la deuxième de la région (après celle du Japon) en termes de liquidité et volume (la capitalisation totale du marché des actions équivaut à celles de la Corée du Sud et de Taïwan réunies). L’indice phare de la Bourse de Sydney est l’ASX 200. Il est composé de 200 titres cotés dont leur sélection est fonction de leur capitalisation boursière, de la liquidité et de l’IWF (Investor Weight Factor) qui mesure la flottabilité du capital social d’une entreprise.
L’indice ASX 200 est le parfait reflet du poids important de l’industrie minière dans l’économie australienne. Parmi les entreprises australiennes majeures du secteur, on ne peut pas se permettre de faire l’impasse sur BHP Billiton Ltd. BHP Billiton est un producteur anglo-australien de fer, de diamants, de charbon, de pétrole et de bauxite. Née de la fusion en 2001 de BHP (fondé en 1895) et Billiton (1860), cette enseigne est un mastodonte, construit à grands coups d'acquisitions. Avec une capitalisation boursière de 120 milliards de dollars – la dixième plus importante au monde, la société cotée en Australie et au Royaume-Uni domine ses grands rivaux Rio Tinto, GlencoreXstrata et Anglo-American. Dans la même veine, on retrouve également des valeurs telles que Newcrest Mining, une entreprise qui exploite de l’or et Aquarius Platinum, du platine comme son nom l’indique.
En plus des matières premières, le secteur bancaire est bien présent dans l’indice avec les quatre plus grandes banques du pays. Celles-ci – Commonwealth Bank of Australia (CBA), Westpac Banking Corporation (Westpac), National Australia Bank (NAB), et Australian and New Zealand Bank (ANZ) – représentent 80 % de la totalité des prêts et pratiquement 90 % des prêts au logement.
