En annonçant hier un budget à l'allemande et une taxe sur les banques, l'Angleterre de David Cameron tourne le dos à Obama qui n'arrive plus à rallier aucun pays à sa politique de relance mondiale. Le camp de la rigueur a gagné un allié précieux.
La Grande Bretagne a présenté un plan de rigueur spectaculaire
Et là, David Cameron ne joue pas avec le mot rigueur. Il n'a peur ni du mot ni de sa mise en oeuvre. C'est presqu'un catalogue à la Grecque que nous a annoncé hier le chancelier de l'échiquier. Tout y passe. De la baisse des dépense publiques, à la hausse de la TVA en passant par une taxation accrue des plus values, on a l'impression que l'ombre de Margaret Thatcher plane sur sur ce nouveau gouvernement. Cameron veut frapper vite et fort pour profiter des quelques semaines, pas plus, d'état de grâce post électoral. Il veut surtout éviter à tout prix une dégradation de la dette anglaise qui provoquerait une spirale spéculative que personne ne pourrait combattre car l'Union Européenne n'aurait ni les moyens, ni peut être l'envie d'aider ce membre qui a si souvent refusé de jouer le jeu de l'Europe.
Annonce également d'une taxe bancaire
Là encore c'est un coup de massue. Mais il est bien mérité. Les banques vont devoir cotiser, à hauteur de deux milliards de livres, aprés avoir largement profité de l'aide des contribuables anglais. Et ce qui est intéressant, c'est que cette initiative anglaise sera suivie par la France et l'Allemagne et qu'au G20 l'Europe adoptera un front uni sur la taxation des banques.
L'Angleterre de David Cameron a clairement choisi le camp européen
Et c'est un peu la surprise. L'Angleterre a longtemps suivi le modéle américain qu'on qualifiait d'ailleurs de modèle anglo saxon. Mais dans l'affrontement entre l'école allemande et l'école américaine, l'Angleterre a choisi le modèle allemand. Les Etats Unis viennent de perdre un allié précieux dans cette course à la relance qu'ils ne sont plus guère que les seuls à mener.