Certains s'agitent. Et se prennent pour les leaders de l'Europe ou du monde. D'autres se taisent et agissent. L'Allemagne émerge de la crise financière et de la crise Grecque comme le véritable boss de l'Europe. Un air de déjà vu.
L'Allemagne semble prendre l'initiative face à la crise Européenne
Il se passe quelquechose d'étrange en Europe. On a vraiment l'impression d'être revenu 15 ou 20 ans en arrière et d'assister à une explosion en vol des espoirs des 10 dernières années. On croyait que l'Europe avait changé, que les pays du Sud, mais aussi que des pays comme l'Irlande, étaient sortis de leur retard structurel. On parlait même du miracle espagnol, un pays qui affichait un surplus budgétaire quand l'Allemagne était en déficit. Et l'Allemagne s'était faite discrète, voire un peu complexée, devant l'ampleur de la tache de la réunification dont elle avait sous estimée la durée. Mais la crise est passée par là. Et aujourd'hui, c'est un véritable come back aux années 80 et au début des années 90.
Sur quel plan ?
Les pays du Sud de l'Europe sont redevenus les parents pauvres de l'Europe et sont attaqués comme ils l'étaient il y a 15 ans. La Banque Centrale Européenne est aussi orthodoxe, voire plus, que la Bundesbank, la banque centrale Allemande qui dictait la politique monétaire au sein de l'ancien Systéme Monétaire Européen. Jean Claude Trichet ne cache d'ailleurs pas son inspiration germanique. Et l'Allemagne est redevenu le leader incontesté de l'Europe. On s'est beaucoup moqué de la façon dont l'Allemagne avait réagi au plus fort de la crise, on s'aperçoit aujourd'hui qu'elle a pris les bonnes décisions et qu'aujourd'hui, le vrai patron c'est elle.
ET la France dans tout cela?
Il y a vingt ans, dans cet ancienne Europe qui redevient l'Europe d'aujourd'hui, la France était le Poulidor, l'éternel second. Un statut finalement assez confortable, beaucoup plus confortable que celui des mauvais élèves de l'Europe, mais un statut qui la rendait dépendante de la croissance allemande. En gros notre croissance était celle de l'Allemagne moins 1% et nos finances étaient largement moins équilibrées. Ce que nous vivons aujourd'hui a définitivement un air de déja vu. A une différence prés, l'union européenne s'est agrandie et les nouveaux pays de l'Est ont encore renforcé la zone d'influence de l'Allemagne. C'est un vrai retour vers le passé. Finalement rien n'a changé.