3 milliards d'euros d'économie sur les taux d'intérêt, un commerce extérieur renforcé par la baisse de l'euro, l'Allemagne a profite de la crise européenne. Va t' elle accepté de jouer le jeu et sacrifier des avantages acquis...?
Alors qu'on négocie toujours la hausse éventuelle du Fonds de soutien, l'Allemagne a publié un chiffre étonnant
3 milliards d'euros. C'est l'économie qu'a faite l'Allemagne en 2010 sur ces intérêts d'emprunt. Ce chiffre est très important car il permet de mieux comprendre l'ambiguité de la position allemande par rapport à la crise Européenne. Il faut être clair. L'Allemagne a très largement profité de la crise européenne en 2010. Ses emprunts ayant servi de valeurs refuges, les taux allemands ont baissé à des niveaux historiques réduisant ainsi le service de la dette. Mais ce n'est pas tout bien évidemment. Sans la crise Européenne, l'euro se serait probablement envolé à 1.50 après les quantitative easing de la FED. La baisse de l'euro a permis de stimuler les exportations allemandes
Est-ce qu'on pourrait chiffrer l'impact positif de la crise européenne sur la croissance allemande?
Difficile. Mais il est certain que la croissance allemande aurait eu du mal à dépasser les 2.5% avec un euro fort et des taux d'intérêt plus élevés alors que je vous rappelle qu'elle a bondi de 3.6%.
On en arrive à la question vérité? Est-ce que l'Allemagne a vraiment envie de trouver une solution à la crise?
C'est une vraie question. C'est l'Allemagne qui a provoqué, ou au moins, amplifié la crise irlandaise en évoquant la possibilité d'une restructuration de la dette des pays périphériques. C'est l'Allemagne qui a refusé et traîne encore les pieds pour l'instant sur les euro obligations et le Fonds de soutien. L'Allemagne a tout gagné avec la crise européenne. Taux d'intérêt, taux de croissance, mais aussi pression sur les pays européens pour plus de rigueur sans parler du fait que l'Allemagne a entre les mains aujourd'hui la gouvernance économique de l'Europe. Mais c'est maintenant l'heure de vérité. L'Allemagne ne peut plus pousser plus loin cette stratégie du pire au risque de faire exploser l'euro et l'union européenne. Elle va devoir jouer la carte de l'Union. Avec beaucoup de regret.