Chacun pour soi. C'est la règle pour la sortie de crise. Malgré les photos de famille au G20 et les embrassades entre Merkel et Obama, les Etats Unis jouent la carte d'une forme de protectionnisme industriel. Et ils ne sont pas les seuls. Tous les pays se replient sur eux mêmes malgré les grands discours. C'est un jeu dangereux.
L'affaire Opel est en train de devenir une affaire d'Etat
Et cette affaire devient également tout un symbole. Le signe que derrière les sourires de façade lors des grandes réunions internationales comme le G20 ou lors de la visite cette semaine d'Angela Merkel à Barack Obama, il n'y a pas de concertation internationale et que c'est finalement le chacun pour soi qui domine. On rappelle les faits. General Motors en faillite il y a quelques mois et repris par l'Etat trouvait un repreneur sauveur pour racheter sa filiale allemande Opel avec la bénédiction des gouvernements allemands et russes. Et cette semaine GM, et donc le gouvernement américain, a fait un volte face et a décidé de ne plus vendre Opel
Pourquoi ce revirement soudain?
Tout simplement parce qu'entretemps les primes à la casse ont amélioré la situation des constructeurs automobiles. On l'a vu avec le milliard de profits de Ford au troisième trimestre et avec le rebond violent des ventes de voitures en Europe. Mais la vision de General Motors est fausse car les primes à la casse n'auront aucun effet durable sur les ventes de voitures si la croissance ne rebondit pas trés fortement.
Comment tout cela peut il évoluer?
Tout cela va dans le sens d'un protectionnisme économique généralisé. Un protectionnisme qui en 1929 avait accéléré la crise mondiale. Chaque pays veut aujourd'hui garder pour lui les bénéfices de ses plans de relance, chaque pays veut relancer ses exportations mais réduire ses importations, chaque pays veut tenter sa propre sortie de crise. C'est une erreur. Le manque de coordination des politiques financières, économiques et industrielles va coûter cher à la croissance mondiale.